La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao) a exhorté les acteurs politiques en Guinée-Bissau à maintenir les législatives, le 18 novembre, malgré les retards pris dans l'organisation de du scrutin censé dénouer une crise politique, vieille de trois ans.
Conduite par le ministre des Affaires étrangères du Nigeria, Geoffrey Onyamah, une mission de la Cédéao a rencontré les principaux responsables du pays, dont le président José Mario Vaz et le Premier ministre, Aristide Gomes, des dirigeants de partis, des membres de la commission électorale nationale et des représentants de la communauté internationale.
« La mission s'est félicitée des avancées faites jusqu'ici et a appelé le gouvernement à accélérer la préparation des élections. Elle a également appelé toutes les parties à œuvrer pour soutenir les actions du gouvernement pour l'accélération du processus et la réalisation effective des élections législatives, le 18 novembre 2018, conformément aux décisions des chefs d'Etat de la Cédéao », a déclaré en fin de journée, le président de la commission de l'organisation régionale, l'Ivoirien Jean-Claude Kassi Brou.
Ces législatives doivent permettre de mettre fin à la crise politique que traverse ce pays lusophone d'Afrique de l'ouest depuis la destitution, en août 2015, par le président José Mario Vaz, de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, chef du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), auquel José Mario Vaz appartient également.
Un nouvel accord de sortie de crise a été conclu sous l'égide de la Cédéao, lors d'un sommet extraordinaire, le 14 avril à Lomé, prévoyant notamment l'organisation des législatives. Le recensement électoral n'a toutefois pas pu démarrer fin août comme espéré, le matériel électronique prévu à cet effet n'ayant pas été livré à temps par plusieurs pays partenaires.
Un premier lot de cent cinquante de ces « kits » est finalement arrivé, le 17 septembre, en provenance du Nigeria et cinquante autres devraient suivre dans les prochains jours, a en croire le Cabinet d'appui technique au processus électoral (Gtap), selon qui, le « travail » de recensement va bientôt commencer. « Nous continuons à croire que la date du 18 novembre est celle des élections », a déclaré pendant la visite, le représentant de l'Union africaine à Bissau, Ovidio Pequeno, au nom de la communauté internationale représentée dans le pays.
« Si cette date n'est pas réalisable, qu'on se mette autour d'une table pour trouver une autre date, mais il ne faut pas aller au-delà de décembre 2018 », a estimé l'ancien Premier ministre, Baciro Dja, qui entend se présenter aux législatives sous les couleurs de son nouveau parti, le Front pour le salut national (Frepasna, centre-gauche).