Dans un rapport publié le 3 octobre, l’institution de Bretton Woods, a abaissé ses prévisions de croissance économique pour l’Afrique subsaharienne à 2,7%, en 2018, contre une précédente estimation de 3,1%, en raison notamment de la croissance plus lente que prévu des grandes économies de la région.
Les économies des pays d’Afrique subsaharienne, qui avaient enregistré des taux de croissance élevés jusqu’en 2015, ont vu leurs performances baisser après la chute des prix des matières premières, depuis mi-2015.
« Le ralentissement de la reprise en Afrique subsaharienne s'explique par la lente expansion des trois plus grandes économies de la région, en l’occurrence le Nigeria, l'Angola et l'Afrique du Sud », a précisé l’institution. « La baisse de la production de pétrole en Angola et au Nigeria a annulé l’effet de la hausse des prix du pétrole. En Afrique du Sud, la faible croissance de la consommation des ménages a été aggravée par une contraction du secteur de l'agriculture », a-t-elle expliqué.
En avril, la Banque mondiale avait prédit que la reprise économique de la région devrait s'accélérer en 2018, avec une croissance moyenne attendue de 3,1% sur l’ensemble de l’année en cours, contre 2,3% durant l’année écoulée.
Face à cette situation, l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, Albert Zeufack, a recommandé aux pays d’Afrique subsaharienne de cesser de gaspiller leurs ressources financières et d’améliorer leur productivité, afin de soutenir la reprise économique dans la région. « Les décideurs politiques de la région doivent se donner les moyens de gérer les nouveaux risques découlant de changements dans la composition des flux de capitaux et de la dette », a-t-il souligné, soutenant que la dette publique élevée, la dépréciation des monnaies nationales et la hausse des taux d’intérêt pourraient compromettre la capacité de certains pays africains à assurer le service de la dette.
Selon les prévisions de la Banque mondiale, la croissance économique mondiale devrait s’accélérer à 3,1 % en 2018, après avoir atteint un taux beaucoup plus élevé que prévu en 2017, tandis que la reprise des investissements, des activités manufacturières et des échanges commerciaux se poursuit et que les pays en développement exportateurs de produits de base profitent du raffermissement des prix de ces produits.