Les pays africains, dans la quête de diversification de leurs économies, s’appuient de plus en plus sur l’industrie minière. Et comme les autres activités en rapport avec la transformation de la nature, cette industrie pose de nos jours des problèmes d’environnement très aigus à la planète.
La difficulté majeure que pose l’approche environnementale dans l’industrie minière vient de l’extrême diversité des situations rencontrées, ce qui implique des solutions particulièrement variées, faisant souvent appel à des compétences et à des technologies très spécifiques, le plus souvent inexistantes dans les pays en voie de développement. Du secteur minier informel à la petite mine mécanisée, jusqu’aux grands projets industriels, il existe une gamme très large d’activités minières. Dans chaque cas, la sensibilité aux nuisances susceptibles d’être causées à l’environnement et les capacités techniques des sociétés minières sont des aspects très variables alors que les risques environnementaux sont parfois très convergents.
Les exploitations minières mal gérées peuvent être responsables de la pollution de l’environnement et participent à endommager la biodiversité indispensable qui fournit des denrées alimentaires, du combustible, des matériaux de construction ainsi que de l’eau douce et qui contribue à atténuer les effets du changement climatique et des catastrophes naturelles. Les différentes législations minières dans plusieurs pays prévoient, dans leurs dispositions, la prise en compte de l’aspect environnemental dans l’exécution des projets industriels.
Malheureusement, force est de constater que les services géologiques nationaux ne disposent ni de moyens ni de spécialistes capables d’appréhender tous les aspects liés à l’étude et à la protection de l’environnement minier. Face à la matérialisation et à l’intensification de ces problèmes, il devient urgent d’intégrer désormais les exigences de la protection de l’environnement dans les politiques du secteur minier dans les pays africains en particulier. Il s’agira de concilier la nécessité d’une production minière, génératrice de revenus et d’emplois pour l’économie nationale, et le désir légitime de maintenir un environnement sain dans nos pays. Pour parvenir à une exploitation minière durable, il est nécessaire pour les entreprises de mieux comprendre et apprécier la valeur de la biodiversité pour leurs opérations à long terme et pour les communautés locales.
Le secteur minier, qu’il s’agisse de l’extraction de la bauxite, du fer, du cuivre, du charbon, des diamants, de l’étain ou des métaux rares, devrait connaître une croissance importante au cours des trente prochaines années. Il se trouve au cœur des prévisions de croissance du développement économique national et est également susceptible de connaître des changements importants.
Mais il est important que les entreprises évoluant dans ce secteur puissent prendre en compte les impacts directs, indirects, induits et cumulatifs sur la biodiversité tout au long du cycle de vie d’un projet minier, y compris l’exploration, la construction, l’exploitation, la fermeture, la post-fermeture et son héritage.
Parmi les impacts prévisibles associés à l’exploitation d’une mine, qu’elle soit à ciel ouvert ou par carrière, on retiendra les perturbations et les déséquilibres qui sont susceptibles d’affecter non seulement l’écosystème air-eau-sol mais également l’environnement humain et socioculturel. Parmi ceux-ci, on peut citer : perte de la végétation naturelle et de l’habitat de la faune. Il faut savoir que les activités minières, à cause de l’ouverture des carrières, de l’utilisation d’engins lourds et d’autres types de machines, sont susceptibles d’entraîner un important déséquilibre de l’environnement naturel, en affectant la végétation locale, l’habitat naturel et la vie animale.
Pour une prise en compte de la biodiversité généralisée dans leurs opérations, les entreprises doivent pouvoir accéder à de bons indicateurs. C’est un défi pour beaucoup d’entre elles. Jusqu’à présent, ces mesures ont toujours été axées sur les processus et non sur les performances. Le Centre de surveillance de la conservation de la nature d’ONU Environnement est sur le point de lancer un projet pilote qui implique de travailler avec les entreprises sur leurs sites afin de pouvoir mesurer les performances de la biodiversité, pas seulement les politiques.
Si nous souhaitons parvenir à une exploitation minière durable dans les pays africains, il est nécessaire pour les entreprises de mieux comprendre et apprécier la valeur de la biodiversité pour leurs opérations à long terme. Les entreprises extractives de premier plan doivent prendre en compte tous les impacts environnementaux liés à leurs activités pour la population locale et faire évoluer les mentalités afin de mettre en évidence l’importance capitale de la préservation de la biodiversité.