L'ONG internationale, active dans le domaine de la conservation, promet de lancer, au cours des prochains mois, plusieurs programmes mondiaux liés à l’alimentation. Elle a révélé que 91% des personnes ne réalisent pas que le système alimentaire mondial est la plus grande menace pour la nature.
Le Fonds mondial de la nature (WWF) a prévenu, dans un message du 16 octobre relatif à la Journée mondiale de l’alimentation, que le système alimentaire était à la fois le plus gros utilisateur de ressources naturelles et le plus gros émetteur de gaz à effet de serre. Il utilise, a-t-il fait savoir, 34% des terres et 69% des ressources en eau douce.
Le système alimentaire constitue, selon WWF, la principale cause de déforestation et de perte d'habitat, alors qu’un tiers de la nourriture produite n’est jamais consommé. « Le système alimentaire est responsable d’environ un quart d’émissions de gaz à effet de serre, dont un tiers provient uniquement du gaspillage alimentaire. Le système alimentaire est la plus grande menace pour la nature mais en cette Journée mondiale de l’alimentation, nous pouvons révéler que 91% des personnes ne le réalisent pas », a indiqué l'ONG qui a souligné que l’humanité a besoin de la nourriture et elle doit changer son approche alimentaire. Dans cet appel, le WWF a signifié que l’humanité dépend de sa planète pour son alimentation mais elle n’est pas consciente du fait qu’elle produit, mange et gaspille de la nourriture, ce qui nuit à la nature et rendra plus difficile la production de nourriture dans le futur.
Des chiffres déconcertants
Dans ce contexte décrit, le décalage entre les jeunes est particulièrement préoccupant: 11% des 18-24 ans ne considèrent pas le système alimentaire comme une menace pour la nature, tandis que 40% le considèrent comme une menace moins significative. Seules les personnes âgées de plus de 55 ans ont une plus grande connaissance du problème. « Nous espérons voir les jeunes générations prendre davantage conscience du problème, plutôt que moins », se console le WWF.
Citant une enquête réalisée en Australie, au Brésil, en Colombie, en Inde, en Indonésie, en Malaisie, aux Pays-Bas, en Afrique du Sud, au Royaume-Uni et aux États-Unis auprès de onze mille personnes, le WWF a relevé que ces pays ont été identifiés à la fois comme ayant leur sécurité alimentaire menacée par des dommages causés à la nature et comme contribuant de manière significative à ces dommages par le biais de la production, de la consommation ou du gaspillage de produits alimentaires à fort impact.
De l’avis de l’ONG internationale, il reste encore beaucoup à faire directement pour améliorer la durabilité du système alimentaire mais aussi pour sensibiliser davantage le public à la question et à l’urgence d’agir. « La bonne nouvelle est que nous pouvons faire en sorte que le système alimentaire fonctionne pour le bien des hommes et de la nature. Si les aliments sont produits de manière plus durable, distribués équitablement et consommés de manière plus responsable, nous pouvons nourrir tout le monde sans détruire davantage de forêts, de rivières et d’océans. Nous devons sensibiliser davantage les gens à l’origine des aliments et modifier nos comportements afin d’assurer le bon fonctionnement de notre système alimentaire », a déclaré le responsable des pratiques alimentaires du WWF, João Campari.
L'organisation appelle, dans cette optique, à adopter une approche globale du système, en se concentrant sur trois domaines-clés dont la production alimentaire durable, les régimes alimentaires durables, la perte et le gaspillage alimentaires. « Nous nous appuyons sur notre expérience de la résolution de problèmes mondiaux tout en mettant en œuvre des programmes sur le terrain. En travaillant avec des partenaires, nous pouvons fournir des solutions évolutives et pragmatiques qui font une réelle différence pour les hommes et pour notre planète. Pour aller vers une alimentation 2.0, le WWF compte déjà près de cent programmes liés à l’alimentation dans le monde, en partenariat avec des gouvernements, des producteurs de denrées alimentaires, des entreprises et d’autres organisations non gouvernementales. Il lancera plusieurs programmes mondiaux au cours des prochains mois », a-t-elle annoncé .