Le climat politique et économique délicat du pays ne peut éluder les opportunités d’investissement dans les secteurs très diversifiés. Dans son étude, le cabinet spécialisé dans le sondage d’opinion et l’étude de marché, Target, a lancé un grand débat sur la nécessité d’africaniser les marques internationales.
L’Afrique change progressivement de visage et cela se ressent de plus en plus avec la montée d’une classe moyenne africaine de plus en plus consommatrice. La tendance actuelle dans les habitudes de consommation de la population des grandes sous-régions est d’adopter des comportements homogènes. Pour tout investisseur désireux de s’y aventurer, la connaissance du terrain s’impose. En d’autres termes, la compréhension et la considération des comportements sous-régionaux devient une étape cruciale pour réussir son entreprise. C’est le processus d’africanisation qui prend une ampleur de plus en plus importante. Beaucoup de marques internationales adoptent désormais des stratégies nouvelles et plus contextuelles, notamment les messages en langues nationales, les solutions adaptées aux réalités locales, la contribution aux objectifs de développement du pays, la révision du positionnement, etc.
Au fil des années, le besoin de se rapprocher des consommateurs africains se fait ressentir au niveau international. Récemment, le groupe Canal Plus a innové en introduisant des programmes africains. L’objectif visé est de toucher directement les millions de clients de la région. Tout en encourageant les milieux des affaires à investir massivement sur le continent, Target pose le problème de l’africanisation. Pour le cas de la République démocratique du Congo (RDC), le cabinet spécialisé appelle à une stratégie plus pragmatique. Avec sa position centrale, au cœur de l’Afrique, le pays constitue un véritable carrefour comportemental. « Ce cloisonnement justifie un recentrage sur la RDC », indique-t-il. Mais avant de poursuivre sa réflexion, Target fait un détour assez risqué sur l’image ternie du pays. Il rappelle simplement que la RDC ne se résume pas qu’aux guerres fratricides, aux viols, à Ebola ou à la musique. Le pays regorge d'un véritable potentiel commercial pour les marques, martèle-t-il.
Pour Target, il faut assurer ce recentrage sur les caractéristiques propres au pays. Selon lui, la bonne stratégie devrait intégrer au moins six objectifs majeurs : maintenir la dimension multilinguistique dans les communications, inclure une diversification « prix-région », analyser de près la chaîne d’approvisionnement pour l’import, effectuer un brenchmarking région congolaise, comprendre les attitudes, comportements et pratiques courantes par région et éviter la minimisation des niches pour les produits de grande consommation.