Commémoration : toussaint et fête des morts, quelle confusion !

Mardi, Octobre 30, 2018 - 14:15

Une confusion a toujours existé entre la Toussaint et la fête des morts, alors que la fête des morts n’est autre que la « commémoration des fidèles défunts », disque que la Toussaint comme son nom l’indique c’est la fête de tous les saints.

La confusion naît du fait que ces deux jours se suivent immédiatement, c’est-à-dire le 1er novembre pour la fête de tous les saints et le 2 novembre pour la fête des morts. Ainsi chaque 1er novembre, l’Eglise honore la foule innombrable de ceux et celles qui ont été de vivants, témoins du Christ.

 Pour beaucoup, la toussaint rime avant tout avec long week-end pluvieux et embouteillage sur les routes. A l’occasion on en profitera aussi pour se recueillir sur la tombe des défunts de la famille ou d’amis trop vite partis. C’est que la Toussaint est fériée et que la fête des morts ne l’est pas, d’où confusion entre les deux fêtes chez de nombreuses personnes qui pensent que Toussaint et fête des morts renvoient à la même chose.

La mise au point qui s’impose est que, la Toussaint c’est la fête de tous les saints, que ceux-ci figurent dans le calendrier liturgique ou non. L’Eglise ce jour-là fête de manière particulière les saints qui ont émaillé et enrichi son histoire et son chemin sur la terre. C’est aussi l’occasion de se rappeler que tous les hommes sont appelés à la sainteté et que ce chemin n’est pas réservé à une certaine élite. La Toussaint semble liée, historiquement, à la dédicace de l’ancien temple romain du Panthéon par le pape Boniface IV au début du VIIe siècle. L’anniversaire de la dédicace du Panthéon, et donc la fête de tous les saints, fut fixée d’abord au 13 mai, puis, en 835, au 1er novembre.

Et enfin le sens de la commémoration des fidèles défunts prit peu à peu toute son ampleur. On  note dès le début de l’histoire de l’Eglise des prières que font les premiers chrétiens, à l’exemple des juifs, pour les défunts. Mais c’est en 998 qu’Odilon, abbé de Cluny, institue le 2 novembre une journée consacrée à la commémoration de tous les fidèles trépassés. Le pape Léon IX (1049 à 1054) approuvera cette décision  et cette fête se diffusera peu à peu dans toute la chrétienté. Le sens profond de cette fête réside dans le lien entre les vivants et les morts, dans la prière des premiers pour ces derniers pour leur purification en vertu de la communion des saints.

Pour l’Eglise, les défunts peuvent bénéficier de la prière des vivants afin de les aider à être pleinement en union avec Dieu. Toutefois, si elle commémore les défunts, cette célébration, est aussi, en un sens, la fête des vivants. L’Eglise catholique professe la foi en l’immortalité de l’âme. La prière pour ceux qui ont quitté est ainsi marquée du sceau de l’espérance

Pour ainsi dire, il se trouve que la confusion naît du fait que le 1er novembre étant férié, et que le 2 novembre ne l’est pas, des gens profitent du jour férié pour aller honorer leurs morts et fleurir les tombes de tous ceux qui leur étaient chers de leur vivant, tout en oubliant qu'il ne s'agit pas là de la fête des morts main putôt de tous les saints

Faustin Akono
Légendes et crédits photo : 
Photo archive d'une façade d'une Eglise
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