La pratique de la lutte japonaise au Congo remonte à 1996 et n’a duré qu’une année. Après plus de vingt ans de passage à vide, Rodrigue Ossandza dit Me Ochik a décidé, cette année, de mettre en place l’Association congolaise de sumo.
Il était temps de faire renaître le sumo (lutte japonaise) de ses cendres en relançant sa pratique sur toute l’étendue du territoire national. « J’ai l’honneur de vous informer que le dossier soutenant la demande de reconnaissance officielle de l’Association congolaise de sumo remplit toutes les conditions nécessaires. Je donne un avis favorable », peut-on lire sur la note signée par le directeur général des Sports, le 22 octobre dernier. Ainsi, a été consacrée l’existence de l’association qui va désormais réguler la pratique du sumo au Congo. Me Rodrigue Ossandza, ceinture noire 5e dan de judo et pratiquant du sumo depuis plus de deux décennies, préside aux destinées de cette association.
Sport de lutte japonaise, le sumo n’est pas si loin du Judo. « On retrouve approximativement 90% de techniques de judo au sumo. La plus grande différence c’est au niveau vestimentaire et la surface de combat », a expliqué Me Rodrigue Ossandza. Le sumo signifie littéralement « se frapper mutuellement». Le combat se caractérise par le gabarit des lutteurs ainsi que le nombre de rites traditionnels qui entourent les combats. Le public sportif congolais verra donc si ces rites de tradition japonaise seront appliqués dans la réalité congolaise. Un combat de sumo repose sur deux règles fondamentales : ne pas sortir du cercle (surface de combat) et ne pas toucher le sol avec une autre partie du corps que la plante des pieds.
Le processus de création de l’Association congolaise de sumo a pris du temps. En 1996, l’ancien président de la Fédération congolaise de judo, Me Lambert Taathy Libass, a lancé la pratique de la discipline en terre congolaise. Me Rodrigue Ossandza, déjà judoka à l’époque, n’a pas hésité à apprendre le sumo. L’aventure n’a duré qu’une année. Au début de 2017, il a repris contact avec la Fédération internationale de sumo. En 2018, il a été finalement déclaré membre de cette fédération avant d’obtenir de la tutelle sportive nationale l’officialisation de l’Association congolaise de sumo. « Je suis satisfait du niveau de pratique du sumo à Brazzaville qui a cinq clubs et à Pointe-Noire qui en a dix déjà affiliés à l’Association congolaise de sumo », a fait savoir le président de la structure. Après la reconnaissance officielle, Me Rodrigue Ossandza poursuivra la vulgarisation de la discipline dans d’autres départements du pays en installant les comités. Un stage technique qu’il a animé dans la ville océane a récemment réuni trente encadreurs de clubs.
En rappel, Me Rodrigue Ossandza a une longue carrière dans les arts martiaux, notamment le judo. Il a été compétiteur avant de devenir arbitre-B de la Fédération internationale de judo et entraîneur continental de cette discipline. Aujourd’hui, il assume les fonctions de président de l’Association congolaise de sumo.