Violence à l’égard des femmes : la problématique préoccupe l’Unesco

Jeudi, Novembre 22, 2018 - 14:30

En cette journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’agence onusienne appelle l’ensemble de ses partenaires à redoubler d’efforts dans ce combat. C’est la quintessence du message délivré par sa directrice générale à l’occasion de cette journée qui sera célébrée le 25 novembre prochain.

« La violence à l’égard des femmes est l’un des fléaux les plus répandus dans le monde. Pourtant, l’on dispose de peu de données fiables pour l’estimer précisément dans toutes ses manifestations – violence physique, sexuelle, psychologique, économique », a indiqué Audrey Azouley, rappelant qu’elle intervient souvent dans un cadre domestique ou intime, parce que nos sociétés tendent à les minimiser voire les normaliser, parce que la peur de représailles, la honte vis-à-vis des proches, les systèmes et les pratiques juridiques empêchent nombre de femmes de porter plainte contre leurs agresseurs, la violence contre les femmes est encore bien trop niée, minorée, elle tue.

« Largement invisibilisées, ces violences ne nous sont cependant pas tout à fait inconnues », a-t-elle ajouté.

Pour elle, les transformations du monde contemporain, la plus grande visibilité des femmes dans les sphères politique et médiatique notamment, suscitent de nouvelles formes de violence. Les femmes se trouvent ainsi particulièrement visées par le harcèlement en ligne, mais aussi dans leur espace physique de travail. Ces phénomènes ne sont pas propres à certains secteurs sociaux, ni à certaines cultures ou certains pays : ils traversent l’ensemble des sociétés du monde, et sévissent jusque dans les plus hautes sphères politiques, comme en témoigne une récente étude de l’Union interparlementaire.

Enfin, Audrey Azouley, a noté que l’éradication des violences contre les femmes est un combat qui relève d’une ambition plus vaste : celle d’un monde où une femme n’ait pas moins de droits, d’opportunités, de choix parce qu’elle est femme.

L’on estime ainsi, rappelons-le, que 35% des femmes dans le monde aujourd’hui ont subi des violences physiques. Dans certains pays, ce sont 70% des femmes qui ont été victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire, et ce chiffre n’inclut pas les cas de harcèlement. Près de la moitié des féminicides dans le monde sont le fait d’un partenaire intime ou d’un membre de la famille. Cent vingt millions de filles de moins de 20 ans ont, au moins une fois dans leur vie, été agressées sexuellement. Deux cents millions de femmes actuellement en vie ont subi une mutilation génitale, généralement avant l’âge de cinq ans.

Guillaume Ondzé
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