Burundi
La situation au Burundi demeure fragile, en raison, notamment, de l’absence d’un dialogue politique inclusif, mais du fait aussi des difficultés humanitaires, économiques et financières, et des menaces sécuritaires, a expliqué devant le Conseil de sécurité, l’envoyé spécial du secrétaire général pour ce pays, Michel Kafando. Il existe un « déficit de confiance et de dialogue entre le pouvoir et les partis de l’opposition, lesquels s’avèrent pourtant indispensables à la résolution de la crise en cours », a-t-il noté. Il a souligné que la situation sécuritaire au Burundi est restée relativement calme ces derniers mois, mais que la situation des droits de l’homme reste préoccupante. La situation humanitaire reste également préoccupante, a-t-il également noté. On estime à près de 1,7 million le nombre de personnes menacées par l’insécurité alimentaire.
Cameroun
Un prêtre kényan a été tué par balle le 21 novembre dans la cour de l’église de Kembong, dans la région du Sud-Ouest anglophone du Cameroun, théâtre d'un conflit entre des séparatistes armés « Amba Boys » et les forces de sécurité. Il avait été ordonné prêtre en mars 2017. Début novembre, un missionnaire catholique américain a été tué au Nord-Ouest. Les raisons de son assassinat restent inconnues, mais Yaoundé a accusé les « terroristes » d'être à l'origine de sa mort alors que Washington a évoqué des « tirs croisés ». Plus de 200 membres des forces de défense et de sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit ainsi que plus de 500 civils, selon les ONG. Ce conflit, qui n'a cessé de prendre de l'ampleur, a déjà forcé plus de 437.000 personnes à fuir leur domicile dans ces régions, selon des chiffres de l'ONU publiés début octobre.
Sénégal
Des ONG ont dénoncé une volonté des autorités sénégalaises « d'affaiblir la société civile » à l'approche de l'élection présidentielle, après le retrait de l'agrément d'une d'entre elles, l'ONG Lead Afrique Francophone, accusée d'avoir financé de manière illicite le mouvement citoyen Y'en a Marre. Le ministre de l'Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a justifié cette interdiction en accusant Y'en a Marre d'avoir reçu des financements illégaux. « L'enjeu est que la société civile, qui est équidistante des organisations politiques, joue son rôle pendant les élections », a déclaré le coordinateur de Y’en a Marre, Fadel Barro, alors que le premier tour de la présidentielle, pour laquelle le président Macky Sall devrait briguer un second mandat, est prévu le 24 février.
Togo
Les évêques du Togo ont appelé à des réformes constitutionnelles et institutionnelles avant les élections législatives prévues pour le 20 décembre, en accord avec la feuille de route de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Selon un communiqué de la conférence des évêques du Togo, « Il est évident que la tenue des élections sans les réformes qui s'imposent ne résoudra pas le problème togolais. Elle ne fera qu'exacerber les tensions et les violences ». La principale coalition de l'opposition à l'origine des manifestations qui secouent le pays depuis plus d'un an dénonce des irrégularités dans l'organisation de ces législatives et exige la recomposition du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Ce regroupement de quatorze partis a décidé de boycotter sa participation à la Céni au sein de laquelle elle est censée avoir des représentants, ainsi que le recensement électoral.
Nigeria
Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, et son principal rival, le richissime homme d'affaires Atiku Abubakar, ont dévoilé leur programme, donnant lundi le coup d'envoi de la campagne présidentielle, à trois mois du scrutin. Les Nigérians devront choisir leur président parmi 78 candidats mais le véritable duel opposera le président sortant et le chef de file de l'opposition. Il y a quelques mois encore, l'ancien général Buhari, 75 ans, était quasiment assuré d'une victoire face à une opposition divisée mais son parti a subi de nombreux revers et des défections en série. En quelques semaines, Atiku Abubakar –ancien vice-président (1999-2007), qui a vu sa réputation d'homme ternie par des accusations de corruption ou des scandales, a toutefois réussi à rassembler des déçus de la présidence de Buhari, dont l'image a souffert du ralentissement de l'économie tout comme de graves problèmes sécuritaires dans le pays. Les deux candidats s'affrontent sur des axes volontairement différents.
Centrafrique
L'ex-chef de milice centrafricain Alfred Yekatom, dit « Rambo », comparaîtra vendredi pour la première fois devant la Cour pénale internationale après avoir été remis ce weekend à la CPI pour sa responsabilité présumée dans des atrocités commises en Centrafrique. Alfred Yekatom, député centrafricain et ex-chef de milices antibalaka autoproclamées d'autodéfense, a été remis à la cour samedi en exécution d'un mandat d’arrêt délivré le 11 novembre pour sa responsabilité pénale présumée de crimes de guerre et crimes contre l'humanité qui auraient été commis dans l'ouest de la Centrafrique entre décembre 2013 et décembre 2014. C'est le premier transfèrement vers la CPI depuis l'ouverture de l'enquête sur la Centrafrique en septembre 2014 sur les crimes de guerre et crimes contre l'humanité qui y auraient été commis à partir de 2012.