Une étude du cabinet Roland Berger indique qu'une femme africaine sur quatre est entrepreneure. Toutefois de grandes disparités existent entre les régions.
L'étude « Femmes entrepreneuses en Afrique : un chemin vers l’autonomisation ? » s'est déroulée dans les cinquante-quatre pays du continent. L’enquête dresse le portrait-robot de l’entrepreneuse africaine. En effet, 24 % des femmes africaines entreprennent : un record mondial. L'analyse a porté sur un panel de femmes âgées de 18 à 64 ans et des projets ayant au moins 42 mois d’ancienneté, 24 % des femmes du continent sont des entrepreneuses. Ce qui fait des Africaines les championnes du monde de la création d’entreprise. Elles arrivent en tête devant l’Amérique latine (17 %), l’Amérique du nord (12 %), l'Asie du sud-est/Pacifique (11 %) et le Moyen-Orient (9 %), l’Europe et l’Asie centrale de 6 % chacune. L'étude estime qu’entre 150 et 200 milliards de dollars de valeur ajoutée sont créés par les femmes africaines. Cette dynamique est portée par l’Afrique subsaharienne, mais avec des disparités régionales. Les pays anglophones et francophones (hors Afrique du nord) représentent le « hub » de l’entrepreneuriat féminin en Afrique avec des taux respectifs de 27 % et 26 % de femmes entrepreneuses. Un taux qui chute à 8 % en Afrique du Nord, et les pays lusophones avec 22 % de femmes créatrices d’entreprises. L'etude note que le manque d’éducation et la maternité ne sont pas un frein; et plus un pays est riche, plus l’écart se creuse au niveau du taux d’entrepreneuriat chez les hommes et chez les femmes. Mais L'étude pointe deux paradoxes à savoir qu'il existe plus de femmes entrepreneuses dans les pays à faible taux d’alphabétisation. « L'entrepreneuriat devient une nécessité due au manque d’opportunités professionnelles », explique l’étude. Et les« Les facteurs intrinsèques comme le manque d’infrastructures, notamment dans les secteurs digitaux et bancaires, ont une influence limitée sur la décision des femmes de créer un business ». Par ailleurs, « la maternité n’est pas un frein à l’entrepreneuriat féminin. De manière presque inattendue, les femmes africaines entrepreneuses sont le plus souvent celles qui ont beaucoup d’enfants. Car elles doivent subvenir, non pas seulement à leurs besoins mais à ceux de toute leur famille », révèle l’étude.