Education : augmentation de 26% du nombre d’enfants migrants en âge d’aller à l’école

Samedi, Décembre 1, 2018 - 14:31

Le rapport mondial de suivi sur l’éducation 2019 de l’Unesco, intitulé " Migration, déplacement et éducation: bâtir des ponts, pas des murs", a été lancé à Berlin, en Allemagne, le 20 novembre dernier, en présence de la directrice générale de cette agence onusienne, Audrey Azouley.

Le rapport met en lumière les réalisations et les lacunes des pays en ce qui concerne le droit des enfants migrants et réfugiés à bénéficier d’une éducation de qualité, un droit qui bénéficie à la fois aux apprenants et aux communautés dans lesquelles ils vivent.

Le droit de ces enfants à une éducation de qualité, même s’il est de plus en plus reconnu en théorie, est remis en question quotidiennement dans les salles de classe ainsi que les cours d’école et carrément nié par certains gouvernements. 

Malgré tout, des progrès ont été accomplis dans l’intégration des réfugiés dans les systèmes éducatifs nationaux, comme c’est le cas dans huit des dix principaux pays d’accueil des réfugiés. Parmi les champions figurent des pays à faible revenu comme le Tchad, l’Ethiopie et l’Ouganda. Le Canada et l’Irlande se distinguent quant à eux dans la mise en œuvre de politiques d’éducation inclusive pour les immigrants.

« Tout le monde est perdant lorsque les migrants et les réfugiés sont privés d’accès à l’éducation. L’éducation est la clé de l’inclusion et de la cohésion. Une plus grande diversité en classe, si elle constitue un défi pour les enseignants, peut favoriser le respect de la diversité et être l’occasion d’apprendre des autres. C’est le meilleur moyen de rendre les communautés plus fortes et plus résilientes », a affirmé la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azouley.

Réfugiés

Il s’en dégage que la moitié des personnes déplacées de force dans le monde ont moins de 18 ans. Pourtant, dans de nombreux pays, ils sont exclus du système éducatif national. Le Kenya, par exemple, permet aux réfugiés de suivre son programme scolaire national mais ne parvient pas à les intégrer pleinement parce que les élèves réfugiés vivent dans les camps où ils n’ont pas la possibilité de communiquer avec leurs pairs kenyans.

Les efforts en faveur de l’inclusion risquent d’échouer faute d’un nombre suffisant d’enseignants qualifiés. Au Liban, seuls 55% des enseignants et du personnel ont reçu une formation spécialisée pour répondre aux besoins des apprenants déplacés au cours des deux dernières années. Pour fournir une éducation de qualité à tous les réfugiés, l’Allemagne aurait besoin de quarante-deux mille nouveaux enseignants, la Turquie de quatre-vingt mille et l’Ouganda de sept mille. Les pays à faibles et moyens revenus accueillent 89% des réfugiés mais manquent de fonds pour faire face à la situation.

Immigrants

La proportion d’étudiants issus de l’immigration dans les pays à revenu élevé est passée de 15% à 18% entre 2005 et 2017. Ils sont aujourd’hui trente-six millions, soit l’équivalent de l’ensemble de la population d’âge scolaire en Europe. Aux taux actuels, il pourrait atteindre 22% d’ici 2030. Mais les enfants immigrés n’ont pas les mêmes chances de réussite que les autres. En 2017, dans l’Union européenne, deux fois plus de jeunes nés à l’étranger ont quitté l’école prématurément que les enfants nés sur place. Les élèves immigrants de première génération dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques étaient 32% moins susceptibles que les autres d’acquérir des compétences de base en lecture, en mathématiques et en sciences en 2015.

A cet égard, les recommandations ci-après ont été faites : protéger le droit à l’éducation des migrants et des personnes déplacées ; inclure les migrants et les personnes déplacées dans le système éducatif national ; allier compréhension et planification pour répondre aux besoins éducatifs des migrations et des déplacements dans les programmes afin de remettre en question les préjugés ; préparer les enseignants des migrants et des réfugiés aux questions liées à la diversité et aux difficultés économiques ; mobiliser le potentiel des migrants et des personnes déplacées, enfin, répondre aux besoins éducatifs des migrants et des personnes déplacées en matière d’aide humanitaire et d’aide au développement.

Guillaume Ondzé
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