La COP 24 s’est achevée ce 14 décembre en Pologne sur un constat d’échec global. La lutte contre les changements climatiques n’apparaît toujours pas comme une question prioritaire pour les pays les plus pollueurs de la planète et cela malgré les nombreux cris d’alerte lancés, à l’instar de celui du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à la tribune de cette grand-messe planétaire.
La lutte contre le changement climatique « est une question de vie ou de mort, aujourd’hui », a insisté Antonio Guterres, en exhortant les délégués de quelque deux cents pays réunis depuis deux semaines à Katowice, en Pologne, à dépasser leur longue liste de différends pour pouvoir agir efficacement contre le réchauffement en donnant vie à l’accord de Paris sur le climat. « Rater cette opportunité compromettrait notre dernière chance de stopper le changement climatique, hors de contrôle. Ce ne serait pas seulement immoral, ce serait suicidaire », a-t-il lancé. « Cela sonne comme un appel dramatique mais c’est bien ce que c’est : un appel dramatique », a-t-il renchéri.
Aucune avancée sur la transparence
Les signataires de l’accord de Paris de 2015, qui vise à limiter le réchauffement à +2°C, idéalement +1,5°C, par rapport à l’ère pré-industrielle, doivent finaliser les règles qui permettront d’appliquer ce pacte climatique historique. Mais, durant deux semaines, les négociations ont stagné, surtout autour des questions liées à la transparence (comment les États rendent compte de leurs actions, leurs financements, leurs résultats) ou le degré de flexibilité accordé aux pays les plus pauvres, selon des observateurs.
Divergences concernant le dernier rapport du Giec ?
De sérieuses divergences ont porté aussi sur le récent rapport des scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) et la manière de l’intégrer dans les conclusions de la COP 24. La majorité des délégations insistait pour accueillir favorablement ce rapport, Etats-Unis, Arabie saoudite, Russie et Koweït voulant simplement en prendre note. « Le rapport spécial du Giec est une reconnaissance saisissante des conséquences qu’un réchauffement mondial de plus de +1,5°C aura sur des milliards de personnes à travers le monde », a insisté Antonio Guterres. « Ce n’est pas une bonne nouvelle mais nous ne pouvons pas nous permettre de l’ignorer », a-t-il plaidé. En somme, les délégués auront purgé deux semaines pour rien. L’accord de Paris attendra encore un an avant de « peut-être » voir le jour.