Environnement: la France défend une vision plus ''genrée'' du financement climatique

Lundi, Décembre 24, 2018 - 14:23

Les avancées sur l’inclusion des femmes dans le débat climatique restent balbutiantes. Du côté français, on tente d'alerter sur leur implication dans les négociations climatiques.

Le projet destiné à mettre en place des systèmes d’alerte pour la population sur des aléas climatiques extrêmes tente actuellement d’améliorer son efficacité en fonction des réactions de chacun. Une des solutions consiste à cibler plus de femmes, dit-on du côté français. La France défend, en effet, une vision plus « genrée » du financement climatique, estimant que financer des projets portés par des femmes ou écouter leurs besoins permet d’augmenter leur efficacité.

La représentante du Sénégal à la COP24, Madeleine Rose Diouf, a confirmé le rôle crucial des femmes face au climat en Afrique. Elle a assuré que ''ce sont elles qui ont la capacité de réparer la mangrove mais, ce sont aussi elles qui cuisinent, en utilisant la biomasse, donc leur rôle est crucial''.

Lancée lors de la COP21 à Paris et concrétisée à la COP23 à Bonn, en Allemagne, l’inclusion des femmes dans le changement climatique avance à pas lent. En 2016, seulement 0,01 % des projets de finance climat concernaient directement des femmes ou le sujet de l’égalité des sexes. Certains pays tentent de faire bouger les lignes dont la France, même si le pays n’est pas nécessairement très crédible sur le sujet. Le quai d’Orsay se voyant régulièrement reprocher de réserver les plus beaux postes à des hommes.

Sur le climat, plusieurs femmes ont néanmoins imposé leur compétence, dont Laurence Tubiana, ambassadrice sur le climat lors de la COP21, et aujourd'hui Brune Poirson au ministère de la Transition énergétique, ainsi que l’ambassadrice pour le climat, Brigitte Collet. ''Les femmes sont insuffisamment prises en compte et l’accès aux instruments qui leur permettent d’agir est insuffisant, l’accès au financement reste difficile mais, l’attention portée sur le sujet progresse, ce qui permet d’améliorer l’efficacité des projets climat'' , a déclaré cette dernière lors la COP24, à Katowice, en Pologne.

En France, on pense aussi, au travers de la recherche, que les femmes peuvent peser dans le débat climatique. C’est en tout cas le cheval de bataille de Valérie Masson Delmotte, une des trois seules femmes co-présidente du  Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.'' Inclure la diversité permet de lutter contre [ces] biais'' , a-t-elle fait savoir. Des biais encore très présents dans les négociations climatiques également, qui restent dominées par une présence masculine.

Noël N'dong
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