La Conférence nationale épiscopale du Congo (Cenco) a demandé la publication des procès-verbaux du scrutin présidentiel controversé du 30 décembre dernier en République démmocratique du Congo, par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Cette dernière a réclamé de son côté un soutien international au président élu.
La Cenco a souhaité que ''le Conseil de sécurité demande à la Céni la publication des procès-verbaux pour enlever les doutes et apaiser les esprits'' a déclaré Mgr Marcel Utembi, à la plus haute instance de l'ONU.
Pour lui, ''les résultats tels que publiés ne correspondent pas aux données collectées par la mission d'observation de la Cenco''. L'Occident et l'Eglise catholique, mettent en doute les résultats ayant été déclarés par la Céni, Félix Tshisekedi (en attendant une confirmation du conseil constitutionnel). Mais Cette dernière n'a pas dit qui a gagné selon son propre décompte, laissant simplement entendre qu'il s'agirait d'un autre opposant, Martin Fayulu, qui a exigé un recomptage des voix.
A l'opposé, le président de la Céni, Corneille Nangaa, s'en est pris à la conférence épiscopale, mettant en cause sa méthodologie et le nombre de ses observateurs accrédités; exhortant le Conseil de sécurité à soutenir les nouvelles autorités élues; et mettant en garde contre une annulation du scrutin. '' Nous avons aujourd'hui un président élu [et] il est maintenant temps pour les nouvelles autorités d'être soutenues par la communauté internationale'', a-t-il dit, en laissant entendre qu'une éventuelle annulation du scrutin reviendrait à maintenir au pouvoir le président sortant, Joseph Kabila.
Si la Russie, la Chine et l’Afrique du Sud ont demandé que soient acceptés les résultats de la Céni, la France, la Belgique, les Etats Unis et le Royaume-Uni ont réclamé plus de transparence et appelé la commission électorale à transmettre les procès-verbaux et le résultat détaillé des présidentielles.
Quant à la communauté internationale, elle a demandé une grande prudence. La représentante de la Mission des Nations unies au Congo, Leila Zerrougui, a souhaité '' le calme '' d'ici aux conclusions de la Cour constitutionnelle. ''Un sentiment de responsabilité doit dominer ces prochains jours'', a-t-elle imploré, estimant nécessaire d' '' afficher (une) solidarité collective'' avec le processus de transition engagé dans le pays.