Kenya: la police a mis un terme à l'attaque contre un complexe hôtelier

Mercredi, Janvier 16, 2019 - 19:15

Les forces de sécurité kényanes ont mis un terme, hier matin, à l'attaque des islamistes somaliens shebab contre un complexe hôtelier de Nairobi, à l'issue d'un siège de près de vingt heures.

L’annonce a été faite par le président Uhuru Kenyatta en personne, lors d’une conférence de presse hier, assurant que tous les terroristes ont été éliminés. Il a ajouté que l'attaque, qui avait débuté mardi vers 15h00, avait fait quatorze morts et un nombre non précisé de blessés.

L'attaque meurtrière à Nairobi a été perpétrée par cinq assaillants au total, qui sont tous morts, a confirmé le chef de la police kényane, Joseph Boinnet. "L'un était le kamikaze qui s'est fait exploser, deux ont été tués cette nuit et deux autres aujourd'hui (à l'aube). Ils étaient cinq", a-t-il détaillé.

Une opération de ratissage du complexe s’est poursuivie toute la journée d'hier, notamment par des équipes de démineurs pour désamorcer d’éventuelles grenades non explosées.

Des images de vidéosurveillance diffusées par les médias kényans ont montré quatre hommes équipés d'armes automatiques et de grenades progresser calmement dans le complexe. Au moins un jihadiste s'est fait exploser au début de l'attaque.

Selon une source policière, un des membres du commando a été identifié et la maison dans laquelle il vivait à Ruaka, une commune populaire située au nord de Nairobi, était perquisitionnée hier. Deux suspects ont, par ailleurs, été arrêtés, l'un dans le quartier majoritairement somalien d'Eastleigh, l'autre à Ruaka.

Cet attentat a replongé les habitants de Nairobi dans le traumatisme de l'attaque du centre commercial Westgate en 2013, qui a fait soixante-sept morts lors d'un siège de quatre jours. L'intervention des forces de sécurité avait alors été vivement critiquée. Le président kényan a salué leur travail : "Plus de 700 civils ont été évacués du complexe depuis le début de l'attaque jusqu'aux petites heures du matin", a-t-il dit.

De son côté, une source à la morgue indiquait hier soir que quinze dépouilles avaient été enregistrées : onze Kényans, un Américain, un Britannique et deux personnes dont la nationalité n'a pas pu être établie dans l'immédiat. Des sources policières avaient aussi fait état d'au moins quinze morts.

L'attaque de mardi a été revendiquée par les islamistes somaliens shebab, eux-mêmes affiliés à Al-Qaïda, et son modus operandi rappelle celui d'autres opérations du mouvement à Mogadiscio ces derniers mois : une bombe explose (soit un kamikaze, soit une voiture piégée) et dans la foulée, un commando pénètre dans l'établissement visé.

Le chef de la police kényane, Joseph Boinnet, a précisé qu'au moins un kamikaze s'était fait exploser non loin de l'entrée de l'hôtel Dusit, établissement d'une centaine de chambres appartenant au groupe thaïlandais Dusit Thani et jouxtant dans le même complexe immeubles de bureaux et restaurants.

L'attaque a suscité une vague de condamnations, du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, au président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki, ou encore de l'Union européenne.

Le Kenya a déjà été la cible d'attentats jihadistes de grande ampleur. Le 7 août 1998, l'attentat contre l'ambassade américaine avait fait deux cent treize morts et cinq mille blessés.

Depuis l'entrée en octobre 2011 de l'armée kényane en Somalie pour combattre les shebab, le pays a été durement touché. Après l'attaque du Westgate le 21 septembre 2013, un commando avait abattu de sang-froid cent quarante-huit personnes dans l'université de Garissa (est), pour la plupart des étudiants, le 2 avril 2015. Chassés de Mogadiscio en 2011, les shebab ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicide.

D'après AFP
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