Les environnementalistes pressent le pays et trois autres membres de l’Union européenne de se mettre aux normes
Depuis un an, l’Union européenne interdit l’entrée sur le territoire de ses 28 États membres du bois exploité hors norme de sauvegarde et/ou clandestinement coupé dans les pays tropicaux. Cette norme entrera en vigueur effective à partir de mars 2015. Mais à un an de l’échéance, l’Italie continue de traîner les pieds. Avec elle, dénoncent les associations de défense de l’environnement, d’autres pays ne donnent pas l’impression de vouloir se départir des pratiques qui contribuent à la déforestation dans les pays pauvres du sud de la planète.
Les organisations Greenpeace, Legambiente, Terra ! et WWF dénoncent une absence d’application de cette volonté communautaire européenne en Italie, mais aussi en Espagne, en Lituanie et en Hongrie. La norme européenne dite n° 995, adoptée en 2010 et connue depuis sous son sigle anglais de EUTR (European Union Timber Regulation), aurait dû être appliquée au moins depuis mars de l’an dernier. « Or il n’en est rien. Cela rend vain l’objectif visant à contrer le commerce illégal du bois et des produits dérivés afin de protéger les forêts et freiner la déforestation de la planète », dénoncent les quatre organisations.
Elles considèrent comme un facteur aggravant le fait que « l’Italie, parmi les plus importants marchés mondiaux pour le commerce du bois », soit parmi les pays européens qui ne se soucient pas encore de savoir si le bois qui entre dans ses ports est ou non le produit de coupes illégales. Encore moins de rechercher et de punir les auteurs de telles importations. Au cours des douze derniers mois, dénoncent les écologistes, du bois illégal en provenance du Bassin du Congo, des forêts de Bornéo et de l’Extrême-Orient russe, a continué à arriver en Italie en toute quiétude.
Greenpeace dénonce une mauvaise volonté générale. Elle affirme qu’en un an, elle n’a noté que trois cas seulement où du bois illégal provenant de la République démocratique du Congo a été contrôlé et a fait l’objet de saisie. C’était en Allemagne. Pour chacune des fois où il lui est arrivé de contrôler les grumes dans des ports, tout semblait ne pas faire l’objet d’inspections sérieuses. Les trois autres organisations spécialisées dans la sauvegarde de l’environnement se désolent d’une mauvaise volonté apparente.
Elles ont écrit au ministère italien des Politiques agricoles, alimentaires et forestières et aux organismes compétents en la matière pour qu’elles constatent « la non application effective des contrôles et des sanctions prévus pour le commerce illégal du bois ». Elles font observer au gouvernement italien que la non-application des mesures communautaires pour lutter contre la déforestation mondiale, fait retarder cet objectif de plusieurs années.