Le canton de Davos, dans les Alpes suisses, a accueilli du 22 au 25 janvier quelque trois mille participants, grands patrons, chefs d’Etat et de gouvernement et personnalités de la société civile pour la 49e édition du Forum économique mondial. Une rencontre qui s’est tenue dans un climat de pessimisme, marqué par la révision à la baisse des prévisions de croissance du Fonds monétaire international qui a multiplié les mises en garde sur la prolifération des risques qui pèsent désormais sur l’économie mondiale. Mais la plus grande inquiétude des participants à ce forum concernait les risques liés au changement climatique.
Comme lors du 48e forum, les questions climatiques et environnementales ont pris le dessus sur les préoccupations économiques à ce quarante-neuvième rendez-vous de Davos. Des appels n’ont cessé d’être lancés par les acteurs de la société civile pour une véritable prise de conscience face à la catastrophe qui menace la planète. Le réalisateur britannique David Attenborough, interviewé par le prince William lors du Forum économique mondial, a mis en garde contre les puissants mécanismes de destruction dont dispose l’homme. Selon lui, depuis la révolution industrielle au XIXe siècle, le lien entre le monde urbain industrialisé et la nature s’est réduit et le fossé s’est creusé. L’homme a alors commencé à considérer la nature comme un espace à maîtriser, à conquérir et même un espace que l’on peut détruire.
David Attenborough rejette cette opposition, affirmant que nous faisons tous partie d’un seul monde. Le monde naturel, « dont nous faisons partie », est complexe et toutes les espèces sont liées, a-t-il souligné. S’il ne reconnaît pas ce lien, l’homme se détruit lui-même.
Après le retrait américain de l’accord de Paris sur le climat décidé par le président américain, Donald Trump, de nombreuses personnalités et organismes s’inquiètent de la capacité de la communauté internationale à réduire les émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique.
S’appuyant sur une étude de la Banque mondiale, les organisateurs du forum ont pointé du doigt les risques d’inondations catastrophiques dans de vastes agglomérations d’Asie, d’Europe ou d’Amérique du nord potentiellement menacées par la montée des océans avec soixante-dix-huit millions de citadins concernés pour la seule Chine. L’année 2018 a déjà été marquée par des feux de forêt historiques, des inondations dévastatrices et une hausse des émissions de gaz à effet de serre, a relevé une participante. « Les risques environnementaux dominent une fois de plus la liste des inquiétudes. L’angoisse règne aussi quant au risque d’échec des réponses politiques apportées », a-t-elle constaté.
Face à la gravité de la situation, les leaders des puissances économiques, qui sont aussi les plus grands pollueurs de la planète, ont été appelés à Davos à prendre une fois de plus, des décisions courageuses et inconfortables en faveur du climat. Il s’agissait de prendre l’option de défendre la nature, de refuser le gaspillage des ressources et la pollution des écosystèmes et refuser de s’enfermer dans la logique suicidaire du « tout économique ». L’homme a le pouvoir et les connaissances pour éviter une catastrophe aux conséquences désastreuses pour la planète.