Dans une publication intitulée les « Dix tendances qui façonneront le secteur de l’énergie en Afrique en 2019 », la Chambre africaine de l'énergie indique notamment que la douzième série de licences du Gabon en eaux peu profondes et profondes devrait s'achever en avril et la phase II des licences du Congo en juin.
Après une année de rebond et de reprise, indique la chambre, les anciens et nouveaux marchés africains des hydrocarbures ont la possibilité de consolider davantage la position du continent en tant que frontière pétrolière et gazière mondiale la plus attractive en 2019. Toutefois, poursuit l'institution, la nouvelle année apporte également de nouvelles dynamiques et de nouveaux défis qui influenceront l’avenir du secteur, des élections présidentielles aux développements de méga-projets, dans un contexte d’intensification de la concurrence internationale. « Les indépendants ouvrent la voie en explorant et en ouvrant de nouvelles frontières à travers l’Afrique. Cette année sera déterminante pour l'avancement de nouveaux projets d'exploration et de production en Afrique de l'ouest et de l'est », explique la chambre.
Selon elle, les appels d'offres en cours sur les principaux marchés des hydrocarbures africains existants et nouveaux indiqueront si le continent confirmera davantage sa position de nouveau point chaud de l'exploration mondiale et parviendra à attirer les investissements nécessaires dans ses zones pétrolières et gazières. Parmi les producteurs africains bien établis, poursuit-elle, le Gabon et le Congo, membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ont chacun des appels d'offres en cours. « La douzième série de licences du Gabon en eaux peu profondes et profondes devrait s'achever en avril 2019 et la phase II des licences du Congo-Brazzaville en juin 2019. Les deux pays ayant du mal à mettre en œuvre leurs nouveaux codes des hydrocarbures, le succès de ces appels d’offres dira si les investisseurs sont convaincus par les réformes développées au cours des deux dernières années », indique-t-on.
Un dilemme de diplomatie énergétique pour l'Opep en Afrique
L’évolution des relations entre l’Opep, constituée d’une majorité de membres issus de nations africaines depuis l’adhésion de la République du Congo en juin 2018, et le continent nécessitera une ingéniosité diplomatique habile pour cette organisation qui s'efforce sans relâche de gérer la surabondance de l'offre mondiale, relève la Chambre africaine de l'énergie. D’un côté, les principaux producteurs africains et membres de l’Opep (Algérie, Libye, Nigeria, Angola et Congo) s’efforcent d’accroître leur production nationale, ce qui rend de plus en plus difficile l’organisation à négocier ses coupes de production; de l'autre côté, poursuit-elle , le continent abrite également une multitude de producteurs de pétrole en devenir, comme le Sénégal, le Kenya ou l'Ouganda, ou d'anciens producteurs faisant un retour comme le Sud Soudan, dont certains font partie de la Déclaration de coopération de l'Opep et dont la production future ajoute une autre couche de complexité dans la formulation de la stratégie globale de gestion des prix du pétrole de l'Opep. « L’augmentation de la production africaine des pays membres et non-membres de l’Opep ne fait que compliquer les capacités de manœuvre de l’organisation et alourdir son dilemme de créer un environnement des prix stable et propice aux investissements tout en évitant une aggravation de la surabondance d’approvisionnement qui ferait baisser davantage les prix », précise la Chambre africaine de l'énergie.