Le parlement éthiopien a adopté une loi qui accorde aux 905 000 personnes réfugiées sur son territoire la possibilité de travailler, de bénéficier de l'enseignement scolaire et d'avoir des comptes en banque.
Cette loi a été qualifiée par le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) comme "l'une des plus progressives d'Afrique". Pour le patron du HCR, Filippo Grandi, ''l'adoption de cette loi historique constitue une étape importante dans la longue histoire d'accueil des réfugiés de toute la région depuis des décennies". Deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, l'Ethiopie accueille aussi le plus grand nombre de réfugiés de tout le continent africain, soit au total 905 000 personnes venues de pays en proie à des guerres ou troubles (Soudan du Sud, Somalie et même Yémen Soudan, Erythrée). "Alors que certains pays occidentaux ont adopté des politiques xénophobes en refusant les réfugiés, nous sommes heureux que l'Ethiopie ait adopté cette loi", a commenté le directeur en Ethiopie du Conseil norvégien pour les réfugiés, Stine Paus. Les Etats européens ont durci leurs conditions d'accueil et en faveur des réfugiés. L'adoption d'une loi en Ethiopie, dirigée par le Premier ministre Abiy Ahmed, entre dans le cadre d'un plan plus large pour stimuler l'économie éthiopienne qui, en dépit d'une croissance rapide, doit faire face à l'un des plus forts taux de pauvreté du continent. Cela "vise à créer des emplois et des opportunités économiques pour les Ethiopiens et les réfugiés vivant en Ethiopie", a commenté le chef de la commission des investissements, Abebe Abebayehu. L'Ethiopie, composée de quatre-vingt groupes ethniques, a dû gérer ses propres déplacements de populations au cours des derniers mois, en raison d'affrontements entre tribus pour l'eau et la terre.