Le député Hervé Berville a présenté son rapport sur la modernisation de l'aide publique au développement, qui prend plus en compte l'apport des sociétés civiles et la jeunesse.
Ce rapport est le fruit de plusieurs échanges avec les décideurs politiques et la société civile. Il remet la politique de développement au cœur du débat politique. Il propose des avancées pour la politique d’aide au développement et s’inspire de plusieurs recommandations des ONG : le renouvellement d’une loi d’orientation et de programmation de la politique de partenariats et de solidarité internationale, l’introduction de la notion de ''pays partenaires'', la budgétisation d’une part affectée de la taxe sur la transaction financière aux projets de développement pour répondre aux défis politiques, humanitaires, climatiques, sanitaires et migratoires communs.
Un projet de loi sera examiné lors d’un Conseil des Ministres à la mi-avril. Il sera ensuite déposé au Parlement, où il devrait être voté avant la fin du mois d’août, date de la tenue du G7 à Biarritz sous la présidence de la France.
Le rapporteur Hervé Berville écrit : ''C’est une année cruciale pour l’aide au développement. En raison des élections européennes, dont la lutte contre le réchauffement climatique et le partenariat Europe/Afrique seront deux sujets clés car ils recouvrent de nombreux enjeux très complexes, dont la maîtrise des enjeux migratoires vers les pays européens ''.
L'APD de la France connaîtra une hausse d'environ 30%, soit une augmentation de 3 à 4 milliards d’euros par an, sur un budget total d’une dizaine de milliards. '' Notre objectif est d’atteindre 0,55 % du revenu national brut d’ici à la fin du quinquennat contre 0,41 % l’an dernier '', a déclaré Hervé Bertille. L'utilisation et l’évaluation de l'aide seront confiées à une Commission indépendante auprès de la Cour des comptes. Hervé Berville veut une politique d’aide au développement qui ne se limite pas aux relations d’Etat à Etat.
Le président de Coordination SUD, Philippe Jahshan, est revenu sur deux sujets centraux dans ses actions : le montant de l’APD transitant par les ONG et la place de l’enfance dans l’APD. Le rapport d’Hervé Berville a d'ailleurs intégré la recommandation des ONG. Il porte à un milliard d’euros annuels la part d’APD transitant par les ONG, d’ici 2022. Les sociétés civiles appellent à plus de proximité avec des problématiques locales.
Le rapport fait aussi une ouverture sur la jeunesse avec notamment la création d’un collège jeunesse au sein du Conseil National pour le développement et la solidarité internationale (CNDSI) pour renforcer la représentation des organisations de la jeunesse au sein de l’instance centrale de dialogue entre l’État et les acteurs de la société civile.