La Raw bank a obtenu un prêt de 15 millions de dollars américains USD auprès de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea). Dans le jargon financier, il s’agit d’une ligne de crédit du guichet Secteur privé de la Badea avec une maturité de sept années, dont deux de différé.
Loin de passer pour un petit événement dans le milieu des affaires, le prêt de 15 millions de dollars américains USD vient instaurer une ère de collaboration entre la banque arabe, en l’occurrence la Badea, et la première banque de la RDC, la Raw bank. Cette dernière voit ainsi sa liquidité à long terme renforcée, sa base de financement diversifiée, son bilan également renforcé et enfin la croissance de son portefeuille d’activités maintenue. En chiffres, la Raw Bank représente tout de même 25 % de parts de marché, plus de 400 000 clients et un total de bilan de 1,37 milliards de dollars (2017).
L’objectif du prêt est de contribuer au soutien du secteur privé rd-congolais. L’on cible particulièrement les projets à fort impact sur les secteurs-clés de l’économie rd-congolaise. Par ailleurs, l’idée est également de créer des milliers d’emplois et d’accompagner des centaines de créateurs de PME sur l’étendue du territoire national. Avec la contraction des activités économiques depuis quelques années et les répercussions directes sur le secteur financier, il s’est posé un sérieux problème de financement des PME. Selon les statistiques de l’Agence nationale de promotion des investissements (Anapi), un nombre important de projets est enregistré annuellement dans les secteurs des services, de l’industrie et des infrastructures. Malheureusement, la part des PME reste inférieure à celle des grandes entreprises.
Pour la Raw Bank, ce prêt permet de mettre un accent particulier sur le développement inclusif et le soutien aux forces vives que sont les entrepreneurs. Il faut rappeler que les petites et moyennes entreprises participent à plus de 70 % aux revenus des ménages en RDC. Par conséquent, les PME constituent donc les premiers employeurs du pays. Avec ce financement arabe disponible, le défi sera d’apporter aux bénéficiaires la formation et l’accompagnement nécessaire à travers le conseil. Il s’agit par exemple de les aider à se structurer. Le cabinet d’étude et de sondage Target qui réalise en moyenne une cinquantaine d’études par an pour des clients divers, indique que les PME font partie de sa clientèle traditionnelle. Il s’agit d’un indice sérieux marquant la volonté de ces acteurs de l’économie de formaliser davantage leurs activités sur l’étendue du territoire national.
Au-delà, plusieurs études provenant d’éminentes sources, dont les cabinets spécialisés, font état également de contraintes récurrentes. Il faut mettre en bonne place les difficultés à mobiliser des financements, à mettre sur pied une bonne gouvernance, à concocter une stratégie PME de développement et à s’appuyer sur les nouvelles technologies (mobile money, etc.). Ces difficultés ont conduit les autorités rd-congolaises à mettre en œuvre plusieurs réformes. En dépit des maigres résultats, il y a eu par exemple l’unification de la déclaration et la fusion des échéances de l’impôt en faveur des PME. De même, le ministère en charge des PME a apporté une touche particulière à l’environnement des PME en instaurant un Guichet unique de certification et un portail ou site officiel pour améliorer le traitement de l’information sur cette catégorie d’entrepreneurs en RDC. Il faut signaler aussi toute une étude sur la typologie des impôts et taxes à payer par les PME par filière dans le but de neutraliser les taxes non dues. D’autres actions fortes concernent la mise en place prochaine d’un incubateur à Kinshasa, la préparation d’un projet d’appui au développement des PME pour une hauteur de 100 millions de dollars américains USD, la mise en œuvre de la Loi sur la Sous-traitance dans le secteur privé, etc. Nous y reviendrons.