Sportissimo : les PME, une esquisse de passage des clubs sportifs aux clubs à raison sociale

Les doléances enregistrées ça et là, dans les milieux des amoureux du football, appellent à une méditation, en cette période où le championnat de la Ligue nationale 1 est arrivé à la mi- saison et où les empoignades de celui de la Ligue 2, organisé en poules, se poursuivent.

Loin d’une interpellation, les décideurs et les dirigeants sportifs congolais ont intérêt à revisiter leurs engagements pris solennellement à travers différents textes et actes de nature à booster la promotion du football congolais et de ses pratiquants.

 Si le partenariat Fonds pour le développement du football africain – Fédération congolaise de football lambine pour n’avoir pas décollé en ce début de saison 2018-2019, Jean Guy Blaise Mayolas et son équipe fédérale sont invités à ne pas baisser les bras. Ils ne doivent pas rater leur pari de la refonte et de la modernité du football congolais qui repose sur quatre piliers stratégiques, à savoir la bonne gouvernance et une administration rigoureuse ; l’adhésion et l’implication de tous les acteurs ; la professionnalisation du football ; le développement des partenariats nationaux et internationaux solides.

Certes, le professionnalisme est un point de mire du football en Afrique, précisément dans le Bassin du Congo. La réalité est que les joueurs évoluant dans les différents championnats sont sur papiers, amateurs. Or, ils sont en puissance des professionnels qui devraient vivre de leur métier. Malheureusement, il n’est pas le cas dans plusieurs pays. Paradoxalement, les gouvernements de certains pays viennent en aide aux clubs à travers leurs fédérations sportives, au début des championnats, pour faire face à certaines charges de gestion de ces clubs. Récemment, la Fédération internationale de football association ne venait-elle pas de placer la Fédération camerounaise de football dans sa visière pour le non payement des joueurs pendant deux ans ?

 Une autre paire de manches est de savoir si toutes les conditions, à l’heure actuelle, sont réunies pour amorcer le professionnalisme dans sa vraie quintessence dans le Bassin du Congo. La réponse semble dubitative.

En République du Congo, le ministre des Sports et de l’éducation physique, Hugues Ngouélondélé, ne cesse de lancer des appels au secteur privé de sponsoriser les clubs, sans oublier les différents accords de coopération avec quelques pays nantis dans certains domaines de production sportive.

 Pourtant sans se fier au partenariat Fonds pour le développement du football africain – Fédération congolaise de football,  il y a lieu, dans un premier temps, de tenter une esquisse de passage des clubs sportifs aux clubs à raison sociale, c’est-à-dire des petites et moyennes entreprises ( PME). Ils pourraient se doter d’un moyen de transport, d’une boulangerie, d’une petite unité agropastorale, des comptes de dépôts en banques, etc. Les recettes produites de ces différentes activités contribueront tant soit peu au développement des clubs, mettant à l’abri les poches des mécènes et capitalisant ces quelques recettes à leurs comptes personnels. L’expérience de passer par les PME peut sortir le football congolais de l’amateurisme anachronique pour l’engager vers le professionnalisme promoteur est faisable.

 

 

Pierre Albert Ntumba
Jeudi, Mars 7, 2019 - 20:55
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