En prélude à la cinquante-deuxième session de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), qui se tient du 20 au 26 mars à Marrakech, au Maroc, des experts ont, au cours d’une conférence de presse animée mardi, relevé la place et le rôle primordial de la numéralisation dans la mobilisation des recettes fiscales.
« La numérisation augmente la collecte des revenus fiscaux et permet de lutter contre la corruption et l’évasion des fonds », a indiqué Adam Elhiraika de la division macroéconomique de la CEA, ajoutant que « La numérisation minimise la fraude en termes de collecte de collecte de revenus ».
La numéralisation renvoie à l’informatisation et à l’interconnexion des réseaux. Les experts ont fait observer que les pays africains font un grand pas dans la mobilisation des ressources financières à travers les fiscalités, les royalties et les ressources naturelles.
Le revenu fiscal a doublé ces dix dernières années, passant de 7,5% à pratiquement 15%/. La palme revient aux pays tels le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Kenya ou encore le Burkina Faso.
Les organisateurs de la session de la CEA se félicitent du fait qu’elle se tient au Maroc ; question de renforcer la présence du royaume chérifien en Afrique. Cet Etat est, d’après les experts, le premier investisseur en Afrique au sud du Sahara, alors que les institutions d’Afrique du nord travaillent plus en partenariat avec le monde arabe.
La session de Marrakech a pour thème « La politique budgétaire, le commerce et le secteur privé à l’ère du numérique : une stratégique pour l’Afrique ». Elle sera clôturée par un segment des ministres des finances, du plan et du développement des cinquante-quatre pays africains.
« On espère que la conférence va nous permettre de tracer un chemin conduisant à l’utilisation des systèmes et renforcer le secteur privé dans le développement de l’Afrique », a souligné Lilia Hachem, directrice du bureau de la CEA pour l’Afrique du nord.
Pour elle, les agendas 2030 et 2060, liés au développement de l’Afrique, exigent des investissements faramineux et la création d’importantes infrastructures.
« Nous avons besoin de la croissance pour répondre aux besoins de la population qui est de plus en plus jeune », a-t-elle fait observer.
A Marrakech, les débats seront également axés sur la zone de libre échange qui a été lancée le 21 mars 2018 et qui attend encore quelques ratifications en vue de sa mise en œuvre.
« Il faut développer la zone de libre échange en Afrique pour améliorer les échanges commerciaux. Les pays ne devraient pas craindre d’ouvrir leurs espaces », a estimé Adam Elhiraika de la CEA.