Le taux de croissance du continent qui est de 3,2% et 5% en moyenne est jugé insuffisant pour lui permettre d’atteindre les objectifs de développement.
L'analyse est la résultante des études menées par les experts de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), qui débattent, du 20 au 26 mars à Marrakech, des questions liées à la croissance du continent; à la zone de libre échange; et de la fiscalité, dans le cadre de la cinquante-deuxième session de la CEA.
De l’avis d’Adam Elhiraika de la division macroéconomique de la CEA, « la croissance africaine reprend du poil de la bête certes, mais, elle devra tripler pour permettre de réaliser les objectifs socio-économiques », ajoutant: « Les conditions macro-économiques de l’Afrique s’améliorent à un lent rythme ».
Pour sa part, Zouhair Chorfi, secrétaire général au ministère marocain de l’Economie, a souligné:« Les moyennes (de croissance) peuvent cacher de grandes disparités. L’endettement de l’Afrique est autour de 50% du PIB. Notre croissance est un palier insuffisant pour prendre en charge les objectifs de développement durable. Le niveau de l’investissement de 25% du PIB ».
L’évolution de la situation socio-économique africaine est aussi marquée par l’inflation qui entraîne la diminution de la consommation dans les ménages. Dans l’ensemble, le continent demeure dépendant de l’agriculture. La lutte contre la pauvreté semble marquer des points. A titre d’illustration, le taux de pauvreté est passé de 46% en 1997 à 36% en 2016.
Les femmes représentent la plus importante couche des « travailleurs pauvres », qui ne disposent pas d’assez de richesses. Les pays africains sont invités à mettre en place un cadre macro-économique avec des politiques convergentes. L’économie doit s’adapter et s’appuyer sur la numérisation de la collecte des recettes fiscales.
« Depuis l’avènement de l’internet, les entreprises se doivent de s’adapter aux nouvelles exigences du marché », a estimé Chorfi. Il a tout de même relativisé : « les opportunités offertes par le numérique ne sont pas exemptes de piratage ».
Précisant qu’en Afrique les défis sont gigantesques, mais pas hors de portée, la secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwé a, quant à elle, déclaré: « Nous avons besoin de politiques pour promouvoir la durabilité des activités économiques. Nous sommes dans un environnement où l’Afrique doit exporter plus ».