Les autorités et les quatorze groupes rebelles signataires de l’accord de paix en Centrafrique se sont mis d’accord, le 20 mars à Addis Abeba, en Ethiopie, sur un gouvernement inclusif pouvant mettre fin provisoirement à une querelle naissante.
L'accord trouvé maintient le Premier ministre en place, Firmin Ngebrada, et garantit l’entrée au gouvernement des quatorze groupes rebelles à qui seraient assurés des ministères régaliens. Peu avant, ces groupes critiquaient une équipe pas assez « inclusive ». Onze d’entre eux avaient même demandé la démission du Premier ministre. Finalement, les différends sont aplanis pour le moment. Pour l’heure, Firmin Ngrebada reste à son poste du chef de gouvernement. Les parties se sont mises d'accord sur un remaniement ministériel qui devrait avoir lieu dans les prochains jours.
Le porte-parole des quatorze groupes armés a affirmé qu'ils laissent ainsi une « petite chance » au Premier ministre et au président de la République, Faustin-Archange Touadéra. « Tout le monde doit prendre ses responsabilités », a indiqué Armel Mingatoloum-Sayo.
La délégation des groupes armées et du gouvernement, qui s’était déplacée à Addis-Abeba, au siège de l’Union africaine, s’attelle désormais à finaliser la formation d'un exécutif d’union nationale qui devrait aussi intégrer des représentants des partis politiques et de la société civile. « Je crois que dans les jours qui suivent, un nouveau gouvernement inclusif sera présenté au peuple centrafricain au nom de la paix, la réconciliation, la concorde nationale retrouvées », a estimé Béranger Ludovic Igor Lamaka, porte-parole anti-balaka.
Le commissaire paix et sécurité de l'UA, Smaïl Chergui, voit de bons augures, notamment concernant les barrages routiers dans le pays. « Je crois qu’aujourd’hui, ceux qui existaient sur la route venant du Cameroun vers la capitale ont été levés. Je crois que c’est déjà un signe positif », a-t-il assuré.
Les prochaines étapes restent la mise en place du comité de suivi au niveau national de l’accord de Khartoum et la création des patrouilles armées mixtes. Le mois prochain, à Bangui, les acteurs de la crise centrafricaine se retrouveront pour faire le point sur les avancées de cet accord.