À son rythme, le continent africain récupère progressivement son retard dans l’innovation high-tech.
La réussite du vieux continent, dans sa transformation digitale, lui offre une place dans l’économie du futur. Grâce à sa singularité, à la façon, dont il s’accapare et exploite les nouvelles technologies.
Malheureusement, l’Afrique souffre d’un déficit de connectivité. C’est la région du monde la moins connectée au réseau, juste derrière l’Asie pacifique et le Moyen-Orient. Moins de 30% des Africains ont accès au haut débit mobile (contre 43% en Asie Pacifique, et 79% en Amérique) et seulement 15% bénéficient d’un accès à Internet à domicile (contre 46% en Asie Pacifique et 84% en Europe).
Or, point de connectivité, point de recherches avancées dans la high-tech de pointe, et point de connectivité pour la population locale, point de mise en pratique des innovations technologiques.
La priorité aujourd'hui, c'est consolider la base du projet, à savoir booster le taux de pénétration d’internet à l’échelle continentale. L'autre préoccupation, c'est le financement de cette phase transitoire. Les opérateurs téléphoniques et acteurs économiques conçoivent le développement de leur réseau en prenant en compte la question de la rentabilité à court ou moyen terme ainsi que le potentiel de développement économique de chaque région.
Le système actuel est fondé sur la capacité à rembourser des clients. Cependant, le volume d’investissements à réaliser dans certaines zones peut s’avérer trop important pour qu’ils envisagent la rentabilité ou la possibilité d’un déploiement, même dans le cas de partage de coûts d’infrastructures entre plusieurs opérateurs. La question de la connectivité entraîne aussi des problématiques connexes comme la sécurité, l’énergie, l’infrastructure routière… Ce qui amène parfois les opérateurs à renoncer à se développer dans les zones offrant peu ou pas de retour sur investissement à long terme. Face à cette situation, d’autres solutions doivent être envisagées.
L’Afrique manque de fonds publics-privés pour enclencher sa révolution numérique. Mais persuadés du fort potentiel que représente le marché du digital, des investisseurs étrangers veulent miser gros sur le continent. C'est le cas des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft).
L’Afrique est devenue pour ces entreprises un marché cible. En 2050, un quart de la population mondiale vivra sur ce continent. Bâtir dès à présent des bases solides avec les décideurs de ce marché gigantesque, c’est miser sur le futur. Tout reste à construire, dans le continent, grâce à des réglementations plus souples, la main d’œuvre moins cher et la concurrence moins rude que dans le reste du monde. Microsoft occupe déjà le terrain institutionnel.