Les deux pays ont réaffirmé, le 25 mars, au siège du ministère des Affaires étrangères à Brazzaville, la nécessité de consolider leur partenariat, à l’occasion de la commémoration du 55e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques.
L’événement a été célébré, cette année, dans la capitale congolaise avec un décalage de neuf jours. Il a été l’occasion pour l’ambassadeur de Russie, Valery Mikhaylov, et le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l’étranger, Jean-Claude Gakosso, de faire le point de l’action commune à leur pays, devant quelques membres du gouvernement, le corps diplomatique accrédité au Congo et d'autres invités de marque, mais aussi d’entrevoir des lendemains meilleurs pour l’intérêt de leurs peuples respectifs.
Le diplomate russe s’est félicité de ce que son pays a formé et forme encore de nombreux Congolais dans les établissements supérieurs, et également du fait que les positions de Brazzaville et de Moscou sont « proches » ou coïncident avec l’agenda international de l’ONU et d’autres organisations internationales. « La Russie a aussi intérêt à aider le Congo à se développer progressivement », a déclaré le diplomate russe, ajoutant que l’année 2019 « ouvre de nouveaux horizons de la coopération russo-congolaise ». Il faisait allusion au sommet Russie-Afrique prévu pour octobre et qui se penchera sur des questions d’ordre politique, économique, humanitaire et culturel.
De son côté, le chef de la diplomatie congolaise s’est réjoui de l’action menée dans le cadre de la coopération bilatérale depuis l’établissement des relations diplomatiques entre le Congo et la Russie, notamment le 16 mars 1964. « Ensemble (…), nous avons soutenu avec engagement et abnégation les luttes de libération des peuples à travers le monde », a-t-il souligné. Le ministre a cité, à titre d’exemples, la Guinée-Bissau, le Cap Vert, Sao Tomé-et-Principe, l’Angola, la Namibie, l’Afrique du Sud, qui ont abouti à l’indépendance.
Jean-Claude Gakosso a, par ailleurs, apprécié la constance des liens séculaires existants entre la Russie et le Congo. « Jamais, et à aucun moment, notre relation n’a été entamée. Jamais, et à aucun moment, cette relation n’a connu de nuages et ce, malgré les vicissitudes de l’histoire », a-t-il ajouté, en référence à la perestroïska et à la glasnost, qui ont eu un retentissement spectaculaire dans plusieurs pays dont ceux d’Afrique.
"Des perspectives prometteuses pour 2019"
Le ministre des Affaires étrangères s’est aussi félicité de la formation de nombreux cadres congolais en Russie, dont certains assument aujourd’hui des responsabilités de premier plan dans leur pays. Parmi eux figurent l’actuel président de l’Assemblée nationale, Isidore Mvouba, l’actuel ministre d’Etat chargé de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, Henri Djombo, l’actuel ministre de la Défense nationale, Charles Richard Mondjo, l’actuel ministre des Zones économiques spéciales, Gilbert Mokoki, l’actuel ministre de la Culture et des arts, Gilbert Moyongo, et l’actuel chef de la diplomatie congolaise. « Au moment où nous amorçons le XXIe siècle, la coopération entre nos deux pays, riche du legs de notre histoire commune, doit davantage se renforcer, notamment dans les secteurs de pointe », a dit Jean-Claude Gakosso, qui a évoqué « l’utilisation pacifique de l’énergie atomique ». « Plus concrètement nous devons aujourd’hui travailler ardemment à donner corps au projet phare de construction de cet oléoduc qui devrait relier Pointe-Noire à Brazzaville », a-t-il précisé.
Pour le ministre des Affaires étrangères, l’année 2019 « laisse entrevoir des perspectives prometteuses » dans le renforcement de l’axe Moscou-Brazzaville, à la faveur du premier sommet Russie-Afrique, mais aussi de la visite officielle que le président Denis Sassou N’Guesso effectuera, en mai prochain, en Russie.
Après son intervention, Jean-Claude Gakosso a été décoré par le diplomate russe, un signe des efforts consentis depuis les anciens ministres chargés des Affaires étrangères jusqu’à ce jour, pour favoriser « le rayonnement de la diplomatie congolaise », selon l’actuel ministre. Avant de clore la rencontre, les participants ont visité l’exposition photos consacrant la célébration des 55 ans de l’établissement des relations diplomatiques entre la République du Congo et la Russie.