Une résolution a été adoptée, le 28 mars à New York, dans laquelle il est demandé aux pays membres des Nations unies d’accroître la coopération internationale pour mieux lutter contre le financement du terrorisme.
Le texte, présenté par la France qui préside le Conseil de sécurité pendant le mois de mars, a été adopté à l’unanimité par quinze pays membres.
En effet, d'après le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et le vice-ministre indonésien des Affaires étrangères, Fachir, qui ont tous participé à la réunion d’adoption du texte, celui-ci fait suite à un constat selon lequel, les groupes terroristes lèvent des fonds par divers moyens et qu’ils peuvent les déplacer et transférer par l’intermédiaire d’institutions financières ou en utilisant, à des fins illégales, des entreprises légitimes et des organisations à but non lucratif.
C’est pourquoi, pour contrer ces actions qui impactent négativement la paix et la sécurité dans le monde, le Conseil de sécurité demande aux Etats membres d’ériger en infractions pénales graves dans leur législation et leur réglementation internes la fourniture ou la collecte délibérée, directe ou indirecte de fonds, de biens financiers ou de ressources économiques ou financières, notamment dans l’intention d’utiliser ces fonds pour des actes terroristes.
Par ailleurs, le texte demande aussi aux Etats membres de répertorier tous les secteurs économiques les plus exposés au financement du terrorisme et de se doter d'unités de renseignement spécialisées dans la traque des circuits financiers profitant à des organisations terroristes.
« L’objectif de la résolution est de pousser les Etats à agir contre l'anonymat des transactions et à développer des moyens de contrôle sur les paiements par téléphone, l'usage d'argent liquide ou les crypto-monnaies », souligne le Conseil de sécurité, tout en précisant que la décision insiste sur le rôle central de l’ONU sur le plan de la lutte antiterroriste, en incluant aussi le rôle essentiel du Groupe d’action financière (Gafi) dans l’établissement de normes internationales pour prévenir et combattre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération du financement et de ses homologues régionaux.
« La résolution engage donc les Etats membres à coopérer activement avec le Gafi et leur demande de renforcer la coopération internationale, en vue de prévenir et de combattre le financement du terrorisme », ajoutent encore les membres du Conseil de sécurité.
Un effort concerté pour redoubler l’attention sur le terrorisme
Selon le responsable du bureau de la lutte contre le terrorisme de l’ONU, Vladimir Voronkov, les attaques récentes dans le monde entier montrent que les flux financiers continuent d’atteindre les groupes terroristes par des moyens tant illégaux que légaux. Un effort concerté pour redoubler l’attention du monde sur la lutte contre le financement du terrorisme est donc crucial et nécessaire. « Le bureau de la lutte contre le terrorisme de l’ONU est prêt et disposé à jouer un rôle accru en aidant les États membres à appliquer cette résolution », a-t-il conclu.