Sahara occidental: le Maroc réaffirme le consensus africain

Samedi, Mars 30, 2019 - 11:45

La conférence africaine sur le Sahara vient d’adopter une déclaration finale, réaffirmant le leadership onusien sur la résolution de cette question et soutenant la formule adoptée par le sommet de Nouakchott, en Mauritanie, tenu en juillet 2018.

Au total, trente-six pays africains en plus du Maroc ont réaffirmé l’exclusivité de l’ONU en tant que cadre de recherche d’une solution politique pour le conflit au Sahara occidental. Les représentants des pays présents ont salué vivement l’initiative constructive du Maroc de convoquer cette conférence et qui démontre son adhésion à la mise en œuvre de la décision 693, adoptée en juillet 2018 lors du sommet de l’Union africaine (UA) tenu en Mauritanie, ainsi que l’adoption, à l’unanimité, de cette décision sur le rapport du président de la Commission de l’UA au sujet du Sahara.

Les chefs d’Etat et de gouvernement se sont ainsi félicités de la mise en place, par cette décision, du mécanisme de la Troïka de l’UA, composé des présidents sortant, en exercice et entrant de l’Union, ainsi que du président de la Commission de l’UA, pour apporter un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations unies. Ils ont réaffirmé leur rassemblement autour d’une mise en œuvre constructive et efficace du mandat de la Troïka de l’UA, qui consiste à protéger, appuyer et préserver l’intégrité du processus politique en cours dans le cadre exclusif des Nations unies, sous la supervision du Conseil de sécurité et sous les auspices du secrétaire général de l’ONU, en vue de parvenir à « une solution politique, réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara qui repose sur le compromis ».

Pour le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale du Royaume du Maroc, Nasser Bourita, la conférence a été un moment important pour le continent car « elle est symbole d’unité, de cohésion et de pragmatisme, au moment même où d’autres font le choix délibéré de la division et de la fragmentation ».

« Les pays présents aujourd’hui ne forment pas une coalition contre un ennemi commun, mais une véritable alliance basée sur la solidarité et l’intérêt commun. Cette conférence n’est pas une riposte, mais une initiative fédératrice et réfléchie qui a vocation à trouver des solutions durables et non à improviser des contre-attaques, aussi vigoureuses soient-elles », a fait savoir le ministre des Affaires étrangères.

La tenue de cette conférence, a-t-il poursuivi, « s’inscrit dans une vision de long terme qui est celle de Sa Majesté le roi en Afrique en général et du retour du Maroc à l’Union africaine en particulier. Une vision qui porte en elle le projet de fédérer, de contribuer constructivement et d’avancer collectivement ».

En outre, le Maroc s’est réjoui, d’abord, de voir « l’adhésion massive des Etats africains à cette démarche constructive », puis de témoigner de la confirmation d’un consensus sur le rôle de l’UA dans le processus politique des Nations unies sur le différend régional au Sahara.

« Aujourd’hui, nous avons, en effet, réaffirmé le consensus africain autour de la décision 693, adoptée en juillet 2018 par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, lors du 31e sommet de Nouakchott, qui établit un mécanisme africain comprenant la Troïka de l'Union africaine ainsi que le président de la Commission, pour apporter un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations unies », a précisé Nasser Bourita.

Signalons que l’Afrique du Sud a également organisé une conférence de solidarité avec le peuple sahraoui, sous l’égide de la Communauté de développement d'Afrique australe qui apporte son soutien à l’indépendance du Sahara occidental. Sur les seize pays membres de cette organisation, deux étaient absents, à savoir les Comores et Madagascar. Ce dernier a dépêché son ministre des Affaires étrangères à la conférence de Marrakech.

Au regard des décisions prises à la conférence du Maroc, la réunion de Pretoria semble être vidée de toute substance et apparaît comme un élément de division de la famille africaine. L’Institut des études sécuritaires, basé à Pretoria, s’est interrogé sur la fiabilité de « la conférence de solidarité » tenue en Afrique du Sud.

Yvette Reine Nzaba
Légendes et crédits photo : 
-Les participants autour d'une même table
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