La présidente de l'Assemblée générale des Nations unies, Maria Fernanda Espinosa, a initié une réunion de haut niveau sur le climat et le développement durable pour tous. Elle a demandé que les avis de la jeunesse, mobilisée dans le monde pour réclamer des réponses claires sur la question, soient pris en compte.
Maria Fernanda Espinosa a estimé que les jeunes d'aujourd'hui appartiennent à ''la dernière génération qui peut éviter de causer des dommages irréparables à la planète '' et " ne pas les écouter est une erreur", tout comme le fait de croire que le monde dispose de beaucoup de temps pour la lutte contre le changement climatique.
Elle a souligné l’urgence d’agir, rappelant que le dernier rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) a sonné l'alarme sur l'irréversibilité et l’ampleur de ce phénomène. Elle en a voulu pour preuve le cyclone Idai qui a dévasté le Mozambique, le Malawi et le Zimbabwe, causant des centaines de morts et affectant des millions de personnes.
"L’une des pires catastrophes météorologiques de l’histoire de l’Afrique », a-t-elle déploré. "Ce ne sont là que des signes avant-coureurs de ce que nous devrions éviter '', a-t-elle mis en garde. La présidente de l'Assemblée générale des Nations unies a réitéré son appel pour que 2019 soit l'année de l'action climatique à tous les niveaux et avec tous les acteurs. Car chacun à son niveau peut améliorer son empreinte carbone à travers le ''choix des aliments consommés, des vêtements, des moyens de transport et les déchets générés" .
''Nous avons besoin de changement systémique '', a-t-elle martelé. Selon elle, une croissance économique en harmonie avec la nature est possible à condition de modifier les modes de production et de consommation et d’éviter les gaspillages ainsi que les excès. Maria Fernanda Espinosa a pointé du doigt ce paradoxe de voir 1,3 milliard de tonnes de nourriture gaspillées chaque année, alors que près de deux milliards de personnes souffrent de la faim ou de malnutrition. Elle pense que l’augmentation de la production agricole doit aller de pair avec des mesures de conservation des forêts, '' poumons du monde'', qui absorbent chaque année l'équivalent de deux milliards de tonnes de dioxyde de carbone.
Maria Fernanda Espinosa a ensuite mis en relief l'interdépendance entre l’Accord de Paris et le Programme de développement durable à l'horizon 2030. Les deux textes se renforcent mutuellement, car ''sans action climatique, aucun programme de développement durable n'est possible'', a-t-elle soutenu. Pour elle, une action climatique audacieuse présente également des avantages économiques d’envergure. A lui seul, le secteur de l'énergie durable pourrait créer environ dix-huit millions d'emplois. Dans le même temps, elle a évalué le coût de l'inaction à deux milliards de dollars par an et mentionné l’impact sur la santé et le bien-être de la population.
La présidente de l'Assemblée générale des Nations unies a indiqué que le nombre de personnes vivant dans la pauvreté en raison des effets climatiques et estimé à vingt-six millions par an pourrait être réduit. Elle a également appelé à réduire le nombre des déplacés climatiques qui a atteint quelque deux millions en 2018. Dès lors, une approche intégrée est essentielle pour faire avancer le Programme 2030 et l'Accord de Paris, a-t-elle insisté, avant d’annoncer une série de manifestations prévue dans les mois à venir afin de ''synchroniser encore plus ces engagements ''; citant les forums politiques de l'Ecosoc; de l'Assemblée générale en septembre; le sommet sur le climat organisé par le secrétaire général de l'ONU.
Maria Fernanda Espinosa a préconisé d’aborder les changements climatiques dans le cadre d’une approche intergénérationnelle, concluant : " Le rôle des jeunes en tant qu’agents de changement est central. C'est une question de survie pour tous, sans exception. L'humanité est à la croisée des chemins et le moment est venu de décider quel chemin nous voulons emprunter''