La communauté camerounaise au Congo a célébré, récemment à Brazzaville, les 34 ans de la création du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Une cérémonie ponctuée par la leçon du jour du bon militant de l’ambassadeur de ce pays au Congo, axée sur les comportements militants et l'activisme politique d'actualité.
Membre titulaire du Comité central du parti au pouvoir au Cameroun, le Dr Komidor Njimoluh Hamidou a, dans son exposé, rappelé que le militant du RDPC devrait prendre avec beaucoup de précautions les informations des réseaux sociaux. De ce fait, il devrait en faire des tris judicieux, s'informer de l'exactitude de ces informations avant toute utilisation.
« Les réseaux sociaux sont des instruments de diffusion rapide des informations, mais aussi des fake news, des intox. Ce sont aussi les lieux de contemplation des fausses images, d'instrumentalisation et de manipulation. Aussi, les réseaux sociaux ne devraient pas être le bréviaire du militant du RDPC », a-t-il insisté.
En effet, le diplomate camerounais a expliqué aux participants que l'actualité politique actuelle présentait des manifestations de violences politiques, des casses dans les rues ou dans des ambassades, des sit-in, des prises d'otages ainsi que d’autres multiples actions directes, perpétrées par des groupuscules d'activistes.
« Face à ces actes inciviques condamnés par les règles qui régissent toute cité organisée, le militant du RDPC au pouvoir, doit spontanément prendre la position légaliste, s'inspirer des règles de l'administration normale de cité civilisée qui condamnent et punissent des actes de violences et d'incivisme », a conseillé Komidor Njimoluh Hamidou.
D’après lui, l'activisme politique est à l'origine de tous ces désordres. Il s’agit, a-t-il commenté, d’une attitude, d’une règle de conduite ou d’un engagement politique que des partis ou un certain parti et/ou groupes politiques ayant perdu légalement le pari électoral ou l'atteinte de leurs objectifs, adoptent pour parvenir illégalement à leurs fins. L'activisme politique privilégie, a-t-il poursuivi, l'action directe illégale à court terme par rapport aux principes théoriques et aux actions légales à long terme.
"L'objectif d'un parti politque est de gouverner la cité"
L'ambassadeur du Cameroun au Congo a aussi rappelé à l’assistance qu’un parti politique est constitué d'un groupe de personnes partageant les mêmes intérêts, les mêmes opinions, les mêmes idées. Ces dernières doivent s'associer dans une organisation ayant pour objectif de se faire élire, d'exercer le pouvoir et de mettre en œuvre un projet politique ou un programme commun en fonction d'une vision de la société que ce parti se donne.
« Ce qui distingue les partis politiques des groupes de pressions ou des syndicats, c'est que les partis politiques ont au bout de leur objectif de gouverner, d'aller à la conquête puis au contrôle du pouvoir, pour diriger la cité des Hommes. Ils font donc partie des composantes structurelles de la vie politique. Ils sont organisés juridiquement. Ils sont dotés de statuts qui indiquent leurs orientations idéologiques (…) », a-t-il expliqué, rappelant qu’un parti est composé de sympathisants, habituellement des électeurs traditionnels, des adhérents et des militants.
Pour lui, en ces périodes postélectorales et de tensions politiques propres à plusieurs pays, le militant du RDPC se doit d'être plus que jamais proche des thèses de son parti. Ainsi, avant toute prise de position, il doit se demander la position de son parti au regard de ce qui se passe ailleurs. Il doit également se questionner si le gouvernement a raison ou tort d'agir de telle manière face à tel ou tel événement.
« À défaut de trouver en soi, grâce à sa culture et son bon sens personnels les réponses, le bon militant relit les fondamentaux des statuts et règlement intérieur du parti pour y puiser les postures adéquates. Il va vers les cadres du parti pour échanger sur les sujets qui taraudent son esprit afin d'avoir une position qui se rapproche en toute logique de la position déclarée ou consubstantielle au parti », a enseigné Komidor Njimoluh Hamidou, précisant que le militant devra toujours avoir en mémoire que le RDPC est le parti au pouvoir, et le lieu de critiques internes à la place des vulgaires déclamations publiques.