Les diasporas jouent un rôle important dans le rayonnement de l’Afrique. Elles permettent de briser le plafond de verre et de montrer que la réussite est accessible à tous, tant que l’on est travailleur et déterminé.
Alors que vient de s’achever le mois de mars consacré annuellement à la femme, deux parmi les nombreux talents disséminés de la diaspora africaine viennent de s’illustrer. L’une est entrée au gouvernement français et l’autre a été élue maire de la ville de Chicago, aux Etats-Unis. Voici le portrait de ces deux nouvelles étoiles qui viennent auréoler la constellation de la diaspora noire.
Sibeth Ndiaye : porte-parole du gouvernement français
Il ne fait aucun doute que les féministes vont adorer Sibeth Ndiaye, la nouvelle porte-parole du gouvernement, avec son look « nappy ». Cette Africaine est née à Dakar, au Sénégal, en 1979. Arrivée en France à l’âge de 16 ans, c’est en 2016 qu’elle obtient la nationalité française. Sibeth Ndiaye a grandi dans une famille très engagée politiquement. Son père était très impliqué dans le Parti démocratique sénégalais, tandis que sa mère était juge de haut rang au Conseil constitutionnel du Sénégal.
Ayant fait ses études au Sénégal et à Paris, elle s’est impliquée activement dans le Syndicat national des étudiants français. C’est le désir de changer la vie des autres qui est le moteur de son engagement, confie-t-elle.
Le déclic qui a poussé cette jeune africaine à s’impliquer en politique au niveau national a été l’élection présidentielle française de 2002, au cours de laquelle Jean-Marie Le Pen et son parti d’extrême droite, le Front national, s’étaient qualifiés pour le second tour. C’est ainsi qu’elle finit par rejoindre les socialistes. Sa carrière politique est lancée.
Une fidèle de la première heure du "Macronisme"
Sibeth Ndiaye rencontre pour la première fois Emmanuel Macron alors qu’il est secrétaire général adjoint à l’Élysée, et qu’elle travaille pour le ministre de l’Economie. Poste qu’Emmanuel Macron va endosser en 2014 sous la présidence de François Hollande. A l’époque lorsqu’il partage avec elle ses ambitions présidentielles, elle n’hésite pas à rejoindre son équipe de campagne. Après l’élection d’Emmanuel Macron, elle devient sa conseillère en communication à l’Elysée.
Lors de son passage à l’Élysée en tant que conseillère en communication, des journalistes ont été expulsés du Palais présidentiel et elle a durci sa politique de dialogue avec les médias. Suite à sa nomination, Sibeth Ndiaye a évoqué l’importance de son rôle au sein du gouvernement en tant que citoyenne naturalisée en déclarant : « Cette marche, je la franchis avec la fierté de servir la France, ce pays que je me suis choisi parce qu’avant même d’être Française, j’ai compté parmi les engagés de ce pays, en Seine-Saint-Denis notamment, où rien n’est simple, mais où tout est possible. Je suis fière de servir la France, le pays que j’ai choisi ». Et de rajouter : « La France m’a beaucoup donné, aujourd'hui c’est à mon tour de donner quelque chose en retour ».
Lori Lightfoot, Noire et maire de Chicago
Chicago, troisième ville des Etats-Unis par sa population, vient d’attirer les projecteurs sur elle en élisant un maire noir. C’est un vote historique dans une ville qui n’a été dirigée, depuis 1837, qu’une fois par un homme noir et une fois par une femme. La démocrate Lori Lightfoot, 56 ans, ancienne procureure fédérale, noire, a été élue maire de Chicago le 2 avril. Elle a très nettement devancé sa rivale, Toni Preckwinkle, elle aussi Afro-Américaine, en remportant 74% des suffrages.
Lori Lightfoot, novice en politique, a fondé sa campagne sur un programme progressiste, promettant notamment de réduire les inégalités sociales et raciales. Les quartiers sud et ouest de la ville, les plus pauvres et habités majoritairement par une population noire, restent à la traîne par rapport au centre financier et au nord de la ville, qui ont bénéficié des programmes de développement économique.
Chicago devient ainsi la plus grande ville des Etats-Unis à porter à sa tête une femme noire. Elle succède ainsi au démocrate Rahm Emanuel, en poste depuis 2011, et qui fut le tout premier chef de cabinet de Barack Obama à la Maison-Blanche.
Lori Lightfoot devient aussi la première personne homosexuelle à diriger cette ville de 2,7 millions d’habitants, marquée par la défiance entre police et minorités, les inégalités profondes entre quartiers et une criminalité importante. Plus de cinq cent cinquante meurtres ont été comptabilisés en 2018 à Chicago, soit davantage que les chiffres combinés de New York et de Los Angeles, dont le nombre d’habitants est pourtant plus important.