Douze pays membres de la Conférence internationale sur la Région des Grands lacs (Cirgl) sont en concertation, à Brazzaville, dans le cadre d’une coopération judiciaire visant à renforcer l’arsenal de lutte contre l’exploitation illicite des ressources naturelles, qui a une incidence sur la sécurité et la paix.
La quatrième réunion du réseau de coopération judiciaire dans la région des Grands lacs s’est ouverte, le 4 avril, dans la capitale congolaise pour prendre fin le 5.
« La problématique du trafic illicite des ressources naturelles, qui est au cœur de vos travaux, est une préoccupation majeure pour les pays de la région car ce phénomène est identifié comme un facteur responsable ou aggravant des conflits, de la persistance de l’insécurité… », a indiqué le ministre congolais de la Justice, des droits humains et de la promotion des peuples autochtones, Aimé Ange Wilfried Bininga, ouvrant les travaux.
Le représentant de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, Sandro Donati, a lui aussi pointé du doigt les méfaits de l’exploitation illicite des ressources naturelles pour justifier l’importance de cette lutte concertée entre les pays de la Cirgl, région dont la disponibilité de ces ressources est abondante, selon lui.
« Ce trafic accentue la souffrance de la population victime de la traite des personnes à des fins du travail forcé sur les sites miniers et que l’extraction de ces ressources permet aux groupes armés de financer leur fonctionnement », a-t-il fait observer.
Dans le cadre des échanges pour une coordination entre les pays de la région, plusieurs questions seront évoquées, notamment l’état d’avancement dans la poursuite des cas identifiés, des nouveaux cas judiciaires liés au commerce illicite des ressources naturelles, les meilleures pratiques en matière de coopération policière transfrontalière et de méthodologie d’enquête.
Les participants seront par la suite repartis en groupe pour la rédaction d’une demande d’entraide judiciaire relative au commerce illicite de ces ressources avant de définir les prochaines étapes de la coopération.
Le coordonnateur résident du système des Nations unies au Congo, Anthony Ohemeng-Boamah, a salué l’effort conjoint des pays dans cette lutte pour l’instauration d’une paix durable et d’une prospérité partagée dans la région.
Le ministre Aimé Ange Wilfried Bininga a, pour sa part, rappelé que le mandat congolais à la présidence de la Cirgl a été placé, depuis le 19 octobre 2017, sous le signe des actions concertées et transfrontalières, levier de paix et de stabilité dans la région des Grands lacs où subsistent encore des menaces.