Les dommages irréparables que causerait une éventuelle exploitation pétrolière continuent à inquiéter.
Dans un papier qu'elle a publié, l’Agence France presse (AFP) revient sur les menaces que fait peser le pétrole sur le « plus vieux parc naturel d’Afrique ».
AFP note que la plus vieille réserve naturelle d’Afrique, qui a surmonté bien des aléas, voit son avenir sérieusement menacé par les convoitises que suscite son sous-sol. « En cause : la détermination d’une petite société britannique, Soco International, à mener, avec l’appui de Kinshasa, des activités d’exploration pétrolière au sein du parc national des Virunga », a déploré ce média français.
Pour AFP, en effet, plus que la déforestation, le braconnage, la présence de groupes armés, de soldats, ou de populations installées illégalement dans l’enceinte du parc, ce sont les dommages irréparables que causerait une éventuelle exploitation pétrolière qui inquiètent. « Cela constituerait un risque de pollution majeur pour le site, situé non loin des sources du Nil », a déclaré au début du mois le commissaire européen au Développement, Andris Piebalgs, cité par AFP.
La lutte des ONG environnementales
Le média a relevé l’action des opposants à ce projet, parmi lesquels le Fonds mondial pour la nature (WWF) et plusieurs autres associations locales. Ces derniers, note-t-on, trouvent insuffisante la décision du gouvernement de suspendre le permis d’exploitation accordé à l’entreprise Soco, qui a obtenu en 2010 du gouvernement congolais un contrat de partage de production pétrolière portant sur une concession à cheval sur une partie des Virunga, dans l’attente des résultats d’une « évaluation environnementale stratégique » (EES). « Ils arguent que les contrats et permis attribués par l’État violent la loi congolaise sur la conservation de la nature et la convention de l’Unesco sur la protection du patrimoine mondial. Ils dénoncent le fait que Soco soit déjà à l’œuvre depuis plusieurs mois au sein du parc », a noté AFP.
Pour contrer les projets de Soco, le WWF fait campagne pour convaincre que la RDC a beaucoup plus à gagner sur le plan économique en protégeant le parc et en y développant le tourisme, une pêche et des projets hydroélectriques durables plutôt que de chercher à y extraire du pétrole dont la présence n’a encore rien d’avéré. D’ailleurs, regrettant la position du gouvernement annoncée lors d’un atelier dite d’«information sur l’exploration et l’exploitation du pétrole dans les aires protégées du Congo » tenu dernièrement à Kinshasa, René Ngongo de WWF, relevant la valeur touristique du parc de Virunga, a souligné que la RDC aura plus à gagner dans le tourisme sur cette aire protégée que dans l’exploitation du pétrole contenu dans cet espace. Cependant, le gouvernement continue à brandir la possibilité de cohabitation entre l’exploitation pétrolière et le tourisme. Toute la société civile est sortie déçue de ces assises qu’elle voulait voir servir à des discussions sérieuses et réelles en vue d’un point de vue concerté. Pour les ONG nationales et internationales, avec ces décisions, Kinshasa continue à marcher contre les engagements librement consentis ainsi que certaines dispositions internationales.