Le rapport 2019 de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), publié le 8 avril, montre que les femmes vivaient 4,4 ans plus longtemps que les hommes.
C’est la première fois que l’organisation décline son étude annuelle par sexe. On apprend notamment que les filles nées en 2016 devraient pouvoir atteindre 74,2 ans tandis que les garçons dépasseront difficilement 69,8 ans.
« Dans de nombreuses situations, les hommes ont moins recours aux services de santé que les femmes, ils sont moins amenés à se soigner et à continuer le traitement lorsqu’ils sont diagnostiqués. Aussi les hommes sont plus à même de mourir de maladies évitables et traitables non transmissibles et des accidents de la route », a expliqué Samira Asma, responsable des données et de l’analyse à l’OMS.
Qu’ils soient hommes ou femmes, l’agence des Nations unies constate la croissance de l’espérance de vie au niveau mondial de 5,5 années depuis l’an 2000. Malgré des avancées majeures, on meurt toujours aussi tôt en Afrique sub-saharienne.
Par exemple, un Centrafricain trouve la mort en moyenne à 53 ans quand un Japonais devra attendre 84 ans pour faire ses adieux à la vie.
Des experts de l'OMS se sont interrogés sur les espérances de vie différentes des hommes et des femmes. Leur étude, dont les résultats ont été publiés par Der Spiegel, a établi six raisons pour lesquelles les hommes vivent moins longtemps.
Les experts signalent qu'il naît plus de garçons que de filles, mais la relation se modifie au cours de la vie étant donné que les hommes meurent plus tôt que les femmes.
Leur deuxième constat montre que les femmes restent plus longtemps en bonne santé. Selon les données de l'OMS, les filles nées de nos jours peuvent compter sur une bonne santé jusqu'à 65 ans en moyenne, tandis que les garçons pourront rester en bonne santé jusqu'à 62 ans.
En plus, il existe de nombreuses causes pour lesquelles l’espérance de vie des hommes est plus courte, ces derniers étant plus souvent atteints de cardiopathie ischémique, d'accidents de la route ou de cancers du poumon, sans oublier leurs prédispositions génétiques.
Les experts ont également signalé que les différences sont beaucoup plus marquées dans les pays riches que dans les pays pauvres. Ceci est principalement lié aux dangers pendant la grossesse et à l'accouchement. Dans les pays pauvres, une femme sur quarante-et-une meurt pendant la grossesse ou l'accouchement, tandis que dans les pays riches, cela concerne une seule femme sur trois mille cinq cents.
Une autre raison de cette espérance de vie tient, selon les experts, aux suicides et aux meurtres, qui sont un problème important pour l'Amérique et l'Europe. Les scientifiques ont noté que les hommes deviennent victimes d'assassinat cinq fois plus souvent que les femmes.
Enfin, les hommes commencent à s'occuper de leurs maladies plus tard que les femmes. Souffrant des mêmes pathologies qu'elles, ils se font soigner tardivement et succombent à des maladies dangereuses dépistées trop tard.