Pour la première fois depuis sa mise en place, le président de la commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, était l'invité d'une rencontre qui s'est déroulée à Dinard et à Saint Malo, les 5 et 6 avril 2018. Ils ont été a accueilli par leur homologue français, Jean-Yves Le Drian.
La réunion visait à préparer les assises prévues à Biarritz, du 24 au 26 août, sur la réduction des inégalités. Le continent africain occupera une place centrale lors du sommet de Biarritz.
A Dinard et Saint Malo, les participants ont planché sur les priorités de la priorité de la présidence française du G7. Il en est sorti cinq sessions de travail, deux journées de discussion et un communiqué final de quatre-huit points organisés en cinq chapitres.
Les point focaux étaient la lutte contre les inégalités au niveau mondial; les réponses communes à apporter aux défis de sécurité internationale, en particulier le terrorisme et les trafics, ainsi qu'aux grandes crises régionales qui fragilisent les sociétés et frappent d'abord les plus vulnérables; le renforcement des démocraties face aux nouvelles menaces, notamment liées aux conséquences de la révolution numérique et aux tentatives d'ingérence étrangère.
A cela s'ajoutent les engagements pris dans le cadre de ''l'appel de Paris'' de novembre 2018 pour un comportement responsable des États dans le cyberespace.
Au sujet de l'Afrique, Jean-Yves Le Drian a déclaré : '' Le président de la République a voulu consacrer à la réduction des inégalités'' le sommet de Biarritz. Puis précisant: '' Le programme que j'ai proposé pour la rencontre d'aujourd'hui, ''réduire les menaces, lutter contre les inégalités et renforcer la démocratie répond à cet impératif.
Lors du dîner à huis clos consacré à l'Afrique, les ministres ont évoqué la mobilisation de la communauté internationale pour soutenir les opérations africaines de paix et la lutte contre les trafics au Sahel; el la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes, qu'il s'agisse de la protection des femmes contre les violences sexuelles dans les conflits ou du renforcement du rôle des femmes dans les processus de paix et le règlement des crises.
''Conformément à la priorité accordée par le président de la République au partenariat avec l'Afrique, nous étudierons les moyens de renforcer la mobilisation de la communauté internationale pour soutenir les opérations africaines de paix et pour lutter contre les trafics au Sahel", a déclaré le ministre Jean-Yves Le Drian. Ajoutant: " La réduction des inégalités entre les femmes et les hommes sera au centre des discussions aussi (...). Nous le ferons en ouvrant nos discussions à des personnalités de premier plan engagées dans ces causes".
Moussa Faki Mahamat a expliqué le plan de l'UA, en vue de construire une architecture de défense en Afrique. Un plan qui a été accepté par les ministres du G7, ainsi que la création d'un fonds pour son financement. Dans le communiqué final, les participants saluent l'action de la Minusma et les efforts déployés dans la mise en œuvre opérationnelle de la Force conjointe du G5 Sahel; ils soutiennent les efforts des pays du G5 Sahel visant à améliorer la coopération régionale en matière de lutte contre le terrorisme, la stabilité et le développement de la région.
Toutefois, ils rappellent que le G5 doit respecter les droits de l'Homme dans toutes ses activités. Puis, ils expriment leur préoccupation par rapport à la situation qui prévaut au Burkina Faso et dans la région du lac Tchad; ainsi que la dégradation de la situation dans le nord-est du Nigéria. Ils ont réitéré leur soutien aux États membres de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT) et de la Force multinationale mixte dans leur lutte contre Boko Haram et Daech* en Afrique de l'Ouest. À cet égard, ils salué la stratégie de stabilisation de la CBLT et et des contributions annoncées par la communauté internationale à Berlin en septembre 2018, d'un montant de 2,14 milliards de dollars.
Aussi, ils ont appelé à accroître le soutien et à renforcer les actions militaires, de police et de stabilisation pour lutter contre Daech en Afrique de l'ouest et rétablir la sécurité, la gouvernance et les économies locales.
ils se sont ensuite réjouis des actions entreprises par certains États membres du G7 pour améliorer la coordination et accélérer la mise en œuvre de l'aide au développement, notamment dans le cadre de l'Alliance Sahel, qui apporte une aide de neuf milliards d'euros et développe plus de six cents projets dans des secteurs clés comme l'éducation des jeunes, l'agriculture et l'accès aux services de base.
Enfin, les ministres du G7 soulignent la nécessité d'investir dans la jeunesse et l'emploi dans les zones rurales, en renforçant notamment la résilience des pays et des communautés dans la région, " conscients qu'un renforcement du cadre de responsabilité mutuelle est nécessaire; il permettra d'accroître les liens entre les efforts de sécurité et de développement du G5 (et des autres pays de la région) et ceux des partenaires du développement". Il faut ajouter que la situation en Libye a fait l'objet d'un communiqué final conjoint co-signé par les États-Unis.
En déplacement en Afrique de l'est, en mars dernier, en vue de renforcer le partenariat militaire, culturel et économique de la France avec cette partie du continent, le président français, Emmanuel Macron, avait déclaré: ''Notre destin est lié à celui de l'Afrique: nous réussirons (ou échouerons) ensemble''.