Programmée pour la rentrée 2019, la hausse des frais d'études de l'ordre de 2 600 euros ( environ 1 700 000 F CFA) ne s'appliquera que pour les nouveaux étudiants. Les doctorants étrangers seront, eux, exemptés.
Le gouvernement français avait annoncé, en novembre 2018, que dès la rentrée 2019, les étudiants hors Union européenne (UE) devront payer 2770 euros par an en licence (contre 170 euros aujourd'hui) et 3770 euros en master (243 euros actuellement). Il est aujourd'hui obligé de revoir sa copie.
Une vingtaine d'universités, en effet, ont refusé de mettre en œuvre cette hausse, considérée comme inadaptée pour améliorer l'attractivité des établissements français et décrite comme injuste et accentuant la discrimination par l'argent pour l'accès aux études supérieures.
Le gouvernement précise que les étudiants déjà présents en France ne seront pas concernés par la hausse des frais universitaires. ''Ce que je peux annoncer (...), c'est que pour les étudiants qui aujourd'hui sont déjà dans un cursus en France, il n'y aura pas de changement des droits d'inscription'', a déclaré le secrétaire d'Etat à l'Education nationale, Gabriel Attal. Pour lui, cette réforme vise à mettre en place "un système redistributif pour que les étudiants étrangers qui n'ont pas les moyens de payer les droits d'inscription, bénéficient de bourses et que ceux qui ont les moyens puissent payer des droits d'inscription".
La mesure annoncée concerne environ 280 000 étudiants extra-européens présents en France (sur un total de 343 000 étudiants étrangers). Passer de 170 à 2770 euros en licence et de 243 en master à 3770 euros représente un gain de 700 millions d’euros, soit moins de 3% du budget de l'enseignement supérieur et de la recherche en 2019, annoncé à 25,1 milliards d'euros.
Une année d’études en France revient à peu près à dix mille euros par étudiant, voire plus pour certains cursus. Paris continuera ainsi d’accorder à chaque étudiant extra-communautaire un "coup de pouce" d’environ sept mille euros par an. Ce qui, pour un cycle d’études de trois ans, représente plus de vingt mille euros. Avec deux mille huit cents euros par an, la France est, cependant, très loin des frais demandés par les universités américaines ou britanniques. Toutefois, cela sera difficile pour de nombreux étudiants africains. Ces derniers représentaient environ 40% des étudiants étrangers en France. Or, le gouvernement français répète : "On a besoin d'étudiants étrangers en France, parce qu'un étudiant étranger qui vient faire ses études en France et qui repart dans son pays, ça devient un petit ambassadeur de France et on a besoin de faire rayonner notre pays", a affirmé Gabriel Attal.