L’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Congo en France a lancé les travaux de ce qui représentera bientôt, à Verquin, dans le Pas-de-Calais, un mémorial et un Jardin du souvenir pour les anciens combattants de l’Afrique équatoriale française(AEF).
C’est sur invitation de Thierry Tassez, maire de Verquin et vice-président de la communauté d’agglomérations de Béthune – Bruays – Lys Romane que le diplomate congolais a donné, le 8 avril, le coup d’envoi du projet y relatif.
Cette cérémonie solennelle s’est déroulée en présence des élus locaux de la ville de Verquin et des maires et adjoints des communes environnantes, ainsi que d'une forte délégation de l’ambassade du Congo en France.
Dans son allocution, le maire de Verquin a remercié le représentant du chef de l’État congolais avant d’évoquer le pan de « cette belle page d’histoire de la France libre qui lie le Congo à la France ».
Faisant la genèse du projet, il a rappelé à l’assistance que ce mémorial et le jardin du souvenir relèvent d’une initiative de l’élu local, Brice Arsène Mankou, Français du Pas-de-Calais, qui représente, à lui seul, un pont gigantesque entre la France et le Congo. Thierry Tassez a souligné de surcroît que Brice Arsène Mankou a été le premier à convaincre le maire et les élus de Verquin sur la nécessité d’honorer les soldats congolais et ceux de l’AEF morts pour la France, et dont le sacrifice suprême a permis la libération de la France du nazisme.
De ce fait, Thierry Tassez a saisi l’occasion pour continuer son propos en ces termes : « Le Congo a rendu la dignité et la fierté à la France en acceptant d’accueillir le général de Gaulle, l’Homme de Brazzaville, car c’est du Congo et de Brazzaville, capitale de la France libre, que la France fut sauvée et libérée du nazisme. Nous sommes fiers que les soldats congolais et ceux de l’AEF nous aient rendu notre dignité. En remerciement à cela, lorsque mon ami Brice Arsène Mankou m’a fait la proposition d’ériger un mémorial à Verquin, le conseil municipal et moi-même avons dit oui, merci le Congo… ».
Répondant à son hôte, Rodolphe Adada a remercié la ville de Verquin, la première ville française à honorer son pays, le Congo, en lui offrant une parcelle de terrain pour la mémoire de ces anciens combattants venus de ce pays et des autres de l’AEF , morts pour la France.
« En acceptant le morceau de terrain, c’est la reconnaissance d’une nation comme le Congo et les autres pays de l’AEF qui est restaurée », s’est réjoui le diplomate congolais.
A l’issue de la cérémonie, le maire de Verquin a remis la médaille de la ville à l’ambassadeur congolais, le chargeant de transmettre au président Denis Sassou N’Guesso une invitation à l’inauguration de ce mémorial. La ville a également offert un lot d’une dizaine d'ordinateurs pour les élèves du Congo.
Extrait du discours de Rodolphe Adada
« Je suis heureux de me retrouver parmi vous, ce jour, à Verquin. J’en profite pour saluer, comme l’a déjà fait le Maire, notre compatriote Brice Arsène Mankou, qui a permis au Conseil municipal et au Maire de Verquin de restaurer cette histoire riche entre la France et le Congo. En offrant ce Jardin du Souvenir à mon pays, le Congo, pour honorer les anciens combattants de l’AEF, partis de Brazzaville, Capitale de la France Libre, vous démontrez, Monsieur le Maire et Cher Thierry Tassez, votre attachement pour le Congo dont la passion pour la France et sa culture est remarquable ».
« Verquin, à travers ce beau geste, va désormais entrer, non seulement dans l’Histoire de France et du Congo, mais aussi dans le panthéon de ces communes et villes amies de la France Libre ».
« Le Congo, ou mieux, Brazzaville et la France, c’est une longue histoire. En effet, le Général de Gaulle y est venu en 1940, 1941 par deux fois et en 1944 et 1953, et bien sûr en 1958. Brazzaville est une terre qui a marqué l’histoire de la France libre, indépendante et souveraine. Une France fidèle à ses valeurs humanistes et universalistes qui imposaient de poursuivre la lutte contre le Nazisme à partir de Brazzaville, grâce à l’appel du Général de Gaulle, le ralliement du Tchad, du Cameroun, du Moyen-Congo et le l’Oubangui Chari ».
« Ce fut le commencement de l’organisation de la résistance dans les territoires de l’Afrique Équatoriale Française dont Brazzaville est la capitale ».
« Aujourd’hui, ce qui se noue à Verquin, à travers ce projet, c’est notre destin commun que nous célébrons. En offrant ce morceau de terrain au Congo et à l’AEF, c’est une preuve supplémentaire de cette amitié Franco-Congolaise dont nous sommes les héritiers ».
« Vive la France, Vive le Congo et Vive l’amitié Franco-Congolaise ».