Centrafrique : le Conseil de sécurité va réexaminer les mesures d’embargo sur les armes

Mercredi, Avril 10, 2019 - 13:30

Dans une déclaration rendue publique par la présidence de l’instance de l’ONU, occupée actuellement par l’Allemagne, les membres du Conseil se sont dits, le 9 avril, disposés à réévaluer les dispositions liées au blocus imposé au gouvernement centrafricain pour éventuellement les suspendre ou les lever progressivement.

Le Conseil a salué « les efforts considérables accomplis par les autorités centrafricaines, en coordination avec les partenaires internationaux, pour faire progresser la réforme du secteur de la sécurité ». Ses membres se sont, par ailleurs, félicités de la signature, le 6 février dernier à Bangui, d’un accord de paix entre le gouvernement et quatorze groupes armés.

Fort des termes du document, le Conseil de sécurité a exprimé son intention de définir, au plus tard le 30 avril, des objectifs de référence clairs et précis relatifs à la réforme du secteur de la sécurité, au processus de Désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement (DDRR). Il envisage également des réformes sur la gestion des armes et munitions, comme base sur laquelle ses membres pourront se fonder pour réexaminer les mesures d’embargo sur les armes imposées à la Centrafrique.

Les objectifs de référence pour lesquels l’ONU se propose de faire ce travail sont d’ores et déjà connus. Il s’agit d’inciter à des progrès dans la mise en œuvre effective par le gouvernement du programme national de DDRR; l’établissement par le gouvernement d’un document de planification indiquant en détail les besoins concernant les installations de stockage d’armes et munitions, la formation des membres des forces de défense et de sécurité, et la vérification de leurs antécédents. Ceci, dans le but d’assurer la gestion de ces armes et munitions et de ces installations, et adoption de mesures concrètes pour accroître de manière satisfaisante les capacités de stockage et de gestion.

A ces objectifs s’ajoutent la finalisation par le gouvernement d’un protocole relatif à l’enregistrement et à la gestion des armes livrées aux autorités centrafricaines; la conclusion de la mise en service de la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères, de petit calibre et le commencement des travaux de la Commission ; l’établissement d’un protocole relatif à la collecte, la destruction ou au transfert aux forces armées et aux forces de sécurité intérieure des armes et munitions en surplus, non enregistrées ou détenues illicitement, qui ont été saisies par les autorités.

Rappelons que les autorités centrafricaines ont plusieurs fois vainement demandé la levée de l’embargo sur les armes. Mais deux pays, notamment la Russie et la France, ont obtenu depuis 2017 des exemptions pour livrer des armes à la Centrafrique dans le cadre de la reformation de son armée. Par contre, une demande chinoise similaire n’a pour l’heure pas abouti pour des raisons inconnues.

 

Nestor N'Gampoula
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