Le président soudanais, à la tête du pays depuis un coup d’Etat en 1989, aurait présenté ce jeudi sa démission, près de quatre mois après de contestation contre son pouvoir, a annoncé plusieurs médias.
Des consultations seraient en cours pour former un conseil de transition. Certaines sources indiquent que le président Bachir aurait été assigné à résidence dans son palais présidentiel de Khartoum, avec certains collaborateurs. L’annonce intervient quelques heures après la promesse de l’armée d’une « déclaration importante bientôt », déclenchant de nouvelles scènes de liesse devant le quartier général des militaires à Khartoum, où des milliers de manifestants campent depuis le 6 avril en appelant l’armée à les rejoindre et en réclamant le départ du président Bachir.
« Le régime est tombé, le régime est tombé », ont chanté des milliers de manifestants en attendant le message de l’armée. Le 10 avril, le Parti du congrès national du président Bachir avait appelé l’ensemble de ses membres à un rassemblement de soutien au chef de l’Etat, ce jeudi, signe que le président ne semblait pas prêt à céder. Mais, dans la soirée, le rassemblement a été reporté sine die.
Omar al-Bachir chute à cause du prix du pain. La contestation a été attisée par la décision du gouvernement, le 19 décembre dernier, de tripler ce prix. Ce qui a rendu encore plus difficile le quotidien des Soudanais dans un pays plongé dans une profonde crise économique depuis plusieurs années.
Les « émeutes du pain » se sont transformées progressivement en manifestations contre le régime. Le 9 avril, l'Occident a appelé le gouvernement soudanais à répondre aux revendications '' d’une façon sérieuse '' , demandant au pouvoir de proposer '' un plan de transition politique crédible ''.