Finalement Londres prendra part aux élections européennes de mai, après avoir obtenu une nouvelle prolongation. Une mesure qui permet aux parlementaires britanniques de trouver un compromis sur la manière dont ils veulent quitter l’Union.
L'accord trouvé entre Londres et Bruxelles indique que la prolongation courra jusqu’au 31 octobre. Mais, les Britanniques se préparent à reculons aux élections européennes du 23 mai, qui seront évaluées lors du Conseil européen des 20 et 21 juin. ''Le but de la discussion de juin n’est pas de revoir la date, seulement d’évaluer la situation'', a expliqué un diplomate.
Les responsables européens craignent que la participation britannique aux élections européennes change l’équilibre politique de la prochaine législature européenne. Le président français, Emmanuel Macron, – avec le soutien de la Belgique, de l’Autriche et de plus petits États membres de l’Union européenne (UE)– s’est montré intransigeant sur le Brexit et a appelé à un report beaucoup plus court, de quelques semaines seulement, en demandant des garanties solides sur la participation de Londres aux affaires européennes durant cette période. Ce qui a contrarié un certain nombre de diplomates d’autres États membres, que Paris ajoute encore plus d’incertitudes. Du coup, Emmanuel Macron s’est vite retrouvé isolé.
Alors que le Brexit se trouve toujours dans l’impasse, l’UE a accéléré ses préparatifs pour un Brexit sans accord, notamment dans le secteur des douanes. Les contrôles aux frontières seront obligatoires du jour au lendemain en cas de ''no deal''. Emmanuel Macron a finalement cédé et décrit le report au 31 octobre comme le ''meilleur compromis possible" qui permettra à Londres de mener à bien sa sortie et de préserver le fonctionnement de l’UE.
Pour les responsables britanniques, en pratique, cette nouvelle date ne change pas grand-chose puisque Theresa May veut que les députés adoptent l’accord de retrait dans les prochaines semaines en vue d'éviter de participer aux élections européennes. '' Je continue de penser que nous devons quitter l’UE avec un accord le plus tôt possible. Si nous trouvons un accord dans les trois premières semaines de mai, nous n’aurons pas besoin de participer aux élections européennes et nous quitterons officiellement l’UE le 1erjuin'', a-t-elle soutenu.
La perspective d’un long report risque toutefois d’intensifier la pression au sein même de son parti conservateur. La Première ministre pourrait essuyer un lourd échec lors des élections européennes.