L'organisation panafricaine a réactualisé son chantier mis en place en 2005. Ainsi, elle envisage une monnaie unique, une Banque centrale et un Fonds monétaire à l'échelle continentale.
L'Union africaine (UA) espère l’entrée en service d’une Banque centrale, d’un Fonds monétaire, d’une Banque d’investissements et d’une Bourse panafricaine, en vue d’accompagner la dynamique d’intégration du continent.
Ce projet, lancé en 2005, à Abuja, au Nigeria, va participer à la réalisation de l'Agenda 2063 de l'organisation. Le commissaire aux affaires économiques de l'UA, Victor Harrison, a exhorté les États africains à accélérer la création de la Banque centrale africaine (BCA), du Fonds monétaire africain (FMA), de la Banque africaine d'investissement (BAI) et de la Bourse panafricaine.
Pour le président de la commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, ''la création d'institutions financières africaines contribuerait à la croissance et à la diversification des économies africaines, et garantirait le succès de la zone de libre-échange continentale et ainsi, permettrait d'assurer une transformation productive sur le continent''.
Le projet de création de la BCA d'ici à 2045 a pour objectif la mise en place d'une politique monétaire commune et une monnaie unique africaine "afin d'accélérer l'intégration économique sur le continent'', a déclaré Naglaa Nozahie, représentante de l'Association des banques centrales africaines.
Les projections qui ont été faites font état d'une inflation qui devait être inférieure ou égale à 3% d'ici à 2038 et un déficit budgétaire global également inférieur ou égal à 3% d'ici à 2033. Par ailleurs, le ratio de financement de la banque centrale au gouvernement devait être nul d'ici à 2038 et chaque pays devait disposer de réserves de change qui couvriront au moins six mois d'importation d'ici à 2038. La BCA sera alors le seul émetteur de la monnaie unique africaine et deviendra le banquier des gouvernements africains et des établissements bancaires privés et publics africains.
La BCA, telle qu'elle a été conçue, réglementera et supervisera le secteur bancaire africain et fixera les taux d'intérêt officiels et les taux de change, en liaison avec la Commission de l'UA.
Les conclusions des travaux du Comité technique spécialisé de l'UA seront présentées lors du prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de juillet prochain, prévu pour se tenir à Niamey, au Niger, et qui coïncidera avec l'entrée en vigueur de la zone de libre-échange continentale après la ratification des vingt-deux pays membres requis.
La réactivation de ce vaste et ambitieux chantier, qui pourrait certes souffrir de certaines réticences, est stratégique pour le continent et surtout pour la promotion du commerce intra-africain. Elle intervient en pleine dynamique d'intégration sous-régionale (Cédéao, EAC, SADC...) et régionale (Zone de libre-échange continentale), et alors que dans certaines communautés économiques régionales, des débats ne cessent de s'amplifier sur la révision des politiques monétaires, en vue de permettre au continent d'affirmer et d'assurer sa souveraineté économique et financière. C'est le cas avec le franc CFA, dans la zone franche, ainsi que le projet de création de monnaie unique au niveau de la Cédéao.