Soudan du Sud : Riek Machar se dit préoccupé par sa sécurité à Juba

L’ex-chef rebelle et leader de l’opposition dans le pays demande un report de six mois pour la formation d’un gouvernement d’unité, soulignant que les conditions de sécurité ne permettent pas son retour dans la capitale sud-soudanaise pour y participer, a-t-on appris.

« Nous demandons de reporter la date de six mois », a déclaré Stephen Kang Chol, représentant du groupe rebelle SPLM-IO de Riek Machar au Comité national de pré-transition, l’organe chargé de mettre en œuvre l’accord de paix. Il a prévenu que l’ex-chef rebelle « ne viendra pas à Juba sans accord sécuritaire ».

Riek Machar craint pour sa sécurité dans la capitale alors qu’après la signature d’un accord de paix, en septembre dernier, il était redevenu vice-président et devait retourner au Soudan du Sud dès le 12 mai pour participer à un gouvernement d’unité et partager le pouvoir avec le président Salva Kiir. Le texte paraphé est le dernier effort en date pour mettre fin aux six années de conflit armé entre les deux hommes qui ont précipité leur pays dans une guerre fratricide sanglante. Cet accord a fortement réduit les affrontements armés mais les étapes déterminantes de la formation d’une armée unifiée et du contrôle sécuritaire de la capitale sont toujours à concrétiser.

La Commission de surveillance et d’évaluation de l’accord de paix (RJMEC), une émanation du bloc régional Igad, très impliqué dans la crise au Soudan du Sud, déplore le fait que l’opposition et le pouvoir ne sont pas parvenus à l’application des termes du document. « Des tâches cruciales toujours en attente incluent de travailler à l’unification des forces armées rivales, ce qui implique un processus de cantonnement et d’entraînement ainsi que de déterminer le nombre et le tracé des frontières des Etats régionaux », a relevé le président par intérim du RJMEC, le général kényan Augostino Njoroge.

Le Soudan du Sud est le plus jeune pays au monde, majoritairement chrétien, qui a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, après vingt-deux ans de conflit. Malgré son accession à la souveraineté nationale grâce à Salva Kiir et Riek Machar, anciens alliés pendant leur combat contre Khartoum, il avait basculé dès décembre 2013 dans la guerre civile, amorcée par la rivalité entre l’actuel chef de l’Etat et celui qui est appelé à devenir son vice-président.

 

Nestor N'Gampoula
17/04/2019 - 19:00
Notification: 
Non