Finances : la Banque mondiale envisage une stratégie sur les États fragiles

Jeudi, Avril 18, 2019 - 14:41

L'institution financière internationale consulte pour une nouvelle stratégie sur la fragilité, les conflits et la violence, espérant que cela l'aidera à entrer plus tôt dans les zones touchées par le conflit et à mieux appréhender le lien sécurité et développement.

"Nous devons en fait travailler beaucoup plus sur ce lien entre sécurité, développement, paix et humanitaire'', a déclaré Alexandre Marc, spécialiste technique en chef pour les conflits de fragilité et la violence, à la Banque mondiale (BM). Lors de sa création après la Seconde Guerre mondiale, le mandat de la BM consistait spécifiquement à éviter la politique et les conflits tout en poursuivant son développement, a-t-il ajouté. L'idée que l'on puisse résoudre le problème du développement par des solutions techniques et que les Nations unies puissent le résoudre par des solutions politiques était au centre des préoccupations.  ''Nous commençons à réaliser que nous devons adopter une approche beaucoup plus holistique'', a-t-il dit.

Pour le directeur général du comité international de la Croix- Rouge, Yves Daccord, " la pauvreté extrême ne se produit pas seulement dans les conflits, mais toutes les projections, tous les chiffres montrent que si rien n'est fait, 50% de la pauvreté extrême en 2030 seront dans des zones de conflit".

Les actionnaires de la BM ont également indiqué qu'ils souhaitent qu'une plus grande part de son portefeuille soit consacrée aux États fragiles.  Alexandre Marc invite à travailler beaucoup plus sur ce lien entre sécurité, développement, paix et humanitaire, indiquant l'existence d'un problème de mandat et d'un problème de culture. "D'un côté, la communauté internationale souhaite voir un engagement accru dans les États touchés par un conflit. Par ailleurs, ces mêmes pays donateurs sont absorbés par les préoccupations de sécurité nationale et par le risque que l’assistance soutienne par inadvertance des groupes terroristes, qu’ils rendent extrêmement difficile la mise en œuvre de programmes dans des environnements instables'', a-t-il regretté.

Noël Ndong
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