La surproduction du lait européen a des conséquences en Afrique. L’Union européenne écoule une partie de sa surproduction de lait sur le continent sous forme de poudre, impactant sur les exploitants africains, moins compétitifs en termes de prix.
Des producteurs venus d’Afrique de l’ouest ont plaidé à Bruxelles. Ils se plaignent d’une concurrence déloyale venue d’Europe. " Le lait qui arrive de l'Europe (...) n'est pas de bonne qualité", a expliqué Mariama Dicko. En effet, la poudre de lait écrémé est ré-engraissée à l’huile de palme. "Aujourd'hui avec les cours du beurre qui sont très élevés, les industriels européens vendent le beurre à un prix intéressant sur les marchés et donc se retrouvent avec la poudre de lait écrémé qui a très peu de valeurs", a expliqué Benoît de Waegeneer, d’Oxfam Belgique.
Pour s'en débarrasser, les industriels "mettent de la matière grasse végétale, principalement de l'huile de palme pour retrouver un mélange", a-t-il poursuivi. Une mixture à bas coût, car l’huile de palme coûte douze fois moins cher que la matière grasse laitière. Ensuite, "ils l'exportent sur les marchés africains sous forme de poudre". Cette poudre de lait inonde les marchés africains. 90% du lait consommé vient de poudre de lait européen principalement. Certaines associations européennes et producteurs africains demandent l'arrêt de l'exportation, et appellent l’Europe à soutenir la production locale. L’inquiétude des producteurs africains est plus grande compte tenu du fait que les exportations européennes de poudre de lait ont doublé en dix ans. Une tendance qui devrait se poursuivre dans le futur.