Le président nord-coréen est arrivé à Moscou, le 24 avril, pour une rencontre bilatérale avec son homologue russe, Vladmir Poutine. Un sommet qui va avoir lieu au moment où Pyongyang cherche à se rapprocher de son allié historique sur fond d’impasse diplomatique avec Washington sur le nucléaire.
D’après les deux parties, les discussions prévues ce jeudi à Vladivostok sont une réponse à de multiples invitations adressées par le président russe au dirigeant nord-coréen, depuis que ce dernier s’était lancé l’an dernier dans une grande offensive diplomatique.
« La rencontre sera centrée sur la résolution politico-diplomatique du problème nucléaire dans la péninsule coréenne », a indiqué à la presse un conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov, ajoutant que la Russie comptait « soutenir » toute évolution « positive » en la matière. Iouri Ouchakov a précisé que le sommet commencerait par une rencontre entre Kim Jong Un et Vladimir Poutine avant qu’il ne prenne « un format élargi », sans plus de détails. Ni communiqué commun ni signature d’accords ne sont prévus.
Pour certains experts, le sommet de Vladivostok sera l’occasion pour le dirigeant de la Corée du Nord de chercher à obtenir davantage de soutien international dans son face-à-face diplomatique avec Washington. Moscou prône, de son côté, un dialogue avec Pyongyang sur la base d’une feuille de route définie par la Chine et la Russie. Cette dernière a déjà demandé la levée des sanctions internationales, tandis que les Etats-Unis l’ont accusée d’aider Pyongyang à les contourner, ont-ils ajouté. Des diplomates occidentaux pensent, pour leur part, que la diplomatie russe est motivée par « une recherche de pertinence » alors que le rôle de Moscou sur la scène internationale n’est plus que l’ombre de ce qu’il était jadis.
Notons que depuis mars 2018, Kim Jong Un a rencontré quatre fois le président chinois, Xi Jinping, trois fois le président sud-coréen, Moon Jae-in, et deux fois le président américain, Donald Trump. Lors de la rencontre de Hanoï, au Vietnam, les 27 et 28 février derniers, les discussions entre les deux parties n’avaient pas abouti à un accord définitif sur la dénucléarisation de la Coréen du Nord, même si Kim Jong Un avait cherché à obtenir un allègement immédiat des sanctions internationales décidées pour la contraindre de renoncer à ses armes atomiques.
Depuis lors, les relations entre Washington et Pyongyang ne sont pas toujours bonnes. Et comme signe de leur dégradation, la Corée du Nord s’est fendue la semaine dernière d’une attaque d’une rare violence contre Mike Pompeo, en demandant que le secrétaire d’Etat américain ne participe plus aux discussions sur la dénucléarisation. En réagissant de cette manière, les autorités nord-coréennes avaient, quelques heures plus tôt, revendiqué l’essai d’une nouvelle arme.
L’actuel dirigeant nord-coréen avait déjà auparavant présidé des essais nucléaires dont, potentiellement, celui d’une bombe à hydrogène en 2017, et au lancement de missiles intercontinentaux capables d’atteindre l’ensemble du territoire continental américain.