A deux mois près du démarrage de la trente-deuxième édition de la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), les vingt-quatre sélections engagées sont au stade de peaufiner leur préparation en stage bloqué çà et là. Les matches amicaux internationaux sont programmés par les unes et les autres, localement comme à l’extérieur, pour bâtir une véritable armada de compétition à l’assaut du podium. D’aucuns se posent la question de savoir qui succèdera au Cameroun avec ses Lions indomptables et d’autres d’enchaîner qui détrônera le Congolais Pierre Ndaye Mulamba, au royaume des buteurs de la CAN, avec ses neuf buts inscrits à la neuvième édition de la phase finale en 1974, sur cette même terre égyptienne.
Voici 45 ans, en effet, durant lesquels Ndaye demeure majestueusement le roi au royaume des buteurs, même dans l’au-delà ou il repose désormais pour l’éternité, sans concurrent. La Confédération africaine de football (CAF) ferait mieux d’instituer un trophée en son nom, une manière de susciter l’émulation chez les chasseurs de buts pour l’égaler ou le dépasser.
En attendant, les hommes en noirs africains feront montre de quoi ils seront capables dans l’application de la vidéo d’assistance à l’arbitrage, à partir des demi-finales. Entre-temps, Egypte 2019 va consacrer les 62 ans de la CAF, une opportunité pour repérer quelques anecdotes de son histoire. Des trente et une CAN déjà organisées, la CAF a proclamé quatorze nations championnes d’Afrique de football. Les six zones de développement du sport en Afrique affichent : Afrique du nord (Egypte, Maroc, Algérie et Tunisie) ; Afrique l’ouest A : 0 ; Afrique de l’ouest B : Ghana, Nigeria et Cote d’Ivoire ; Afrique centre : Cameroun, République démocratique du Congo (RDC) et le Congo ; centre est : Ethiopie et Soudan et la zone sud : Zambie et Afrique du Sud.
Repères de la CAN
L’histoire de la CAN tire ses origines de la rencontre de sept hommes qui s’étaient réunis, le 7 juin 1956, à l’hôtel Avenida, à Lisbonne, capitale du Portugal. Ils étaient l’ingénieur agronome Abdelaziz Abdallah Salem, le lieutenant-colonel Mohamed Latif et l’arbitre Youssef Mohamed en provenance de l’Egypte, le Dr Abdel Halim Mohamed, Badawi Mohamed Ali et Abdel Rahim Shaddad du Soudan et le Sud-Africain Fell, délégués de l’Afrique au congrès de la Fédération internationale de football association. Ils ont suscité deux projets : la création d’un organisme continental et le lancement d’une compétition à l’échelle continentale. A leur séparation, le 8 juin, ils conviennent de se retrouver au début de l’année 1957 à Khartoum, capitale du Soudan, où l’acte de naissance de la CAF a été signé et donné le coup d’envoi de la première CAN.
Le premier président de la CAF, l’Egyptien Abdelaziz Abdalah Salem, offre le trophée. Le tournoi était à trois, l’Afrique du Sud était exclue pour sa politique d’apartheid de l’époque. En 1960, le Maroc, la Tunisie et le Ghana font leur entrée. En 1963, la phase à six est répartie en deux poules de trois équipes. En 1965, à la sixième édition, huit équipes sont qualifiées en deux poules avec classement par points. En 1972, apparition des professionnels dans la compétition ; le Congo avec François Mpelé et Balekita, la RDC avec Julien Kialunda, le Cameroun avec Jean Pierre Tokoto, et le Mali avec Salif Keita, etc… En 1988, au Maroc, la phase finale passe à seize, avec trente-quatre pays au départ des éliminatoires. En 1984, la CAF introduit dans l’organisation de la CAN le sponsoring et la publicité. La clé des répartitions des droits de retransmission T.V et radio étaient fixés comme suit : CAF 30%, Fonds de développement technique : 10% , pays organisateur : 30% , huit pays finaliste : 30% , revenu de la publicité CAF : 30%, huit finalistes : 30% , pays organisateur : 20% , Fonds de développement technique : 20%
Palmarès de la CAN
1957 et 1959 : Egypte, 1962 : Ethiopie, 1963 : Ghana, 1968 : Congo Kinshasa, 1970 : Soudan, 1972 : Congo Brazza, 1974 : Zaïre (RDC), 1976 : Maroc, 1978 : Ghana, 1980 : Nigeria, 1982 : Ghana, 1984 : Cameroun, 1986 : Egypte, 1988 : Cameroun, 1990 : Algérie, 1992 : Cote d’Ivoire, 1994 : Nigeria, 1996 : Afrique du Sud, 1998 : Egypte, 2000 : Cameroun, 2002 : Cameroun, 2004 : Tunisie, 2006-2008 et 2010 : Egypte, 2012 : Zambie, 2013 : Nigeria, 2015 : Côte d’Ivoire, 2017 : Cameroun.
Comme on peut le constater, l’Egypte est en tête avec sept titres, suivie du Cameroun avec cinq podiums, le Ghana quatre, le Nigeria trois, la RDC 2, la Côte d’Ivoire 2, et tout le reste de pays champions s’affiche avec un titre chacun. Alors qui succédera au Cameroun tenant du titre ?