Afrique: vers la fin du marché du véhicule d'occasion

Lundi, Avril 29, 2019 - 13:15

Le commerce des voitures de seconde main est le plus florissant sur le continent noir plusque partout ailleurs au monde. Au grand dam des constructeurs occidentaux et japonais, dont les ventes s’y trouvent nettement ralenties.

 

 

Les constructeurs automobiles viennent de se regrouper pour faire pression sur les autorités locales et tenter d'inverser la tendance. Le continent est l’un des plus gros consommateurs de véhicules d'occasion et très polluants. Il en importerait chaque année en moyenne entre trois et quatre millions. Des véhicules venus d’Europe, du Moyen-Orient et du Japon. Ce phénomène, qui commence à perdurer, constitue un obstacle majeur sur la route des constructeurs en quête d'un relais de croissance sur le continent.

C'est ainsi que BMW, Volkswagen, Toyota, Nissan et autres se sont associés pour faire pression sur les pays africains afin de réduire les importations de véhicules, à travers l'Association of african automotive manufacturers, dont l’action commence à porter ses fruits.

Le marché potentiel des voitures neuves en Afrique subsaharienne est évalué entre trois et quatre millions d'unités, contre quatre cent vingt mille vendues en 2017. Mais pour parvenir à cet objectif, il faudrait réduire la proportion des véhicules d'occasion, ainsi que les prix des modèles neufs. Dans le même temps, la population et les revenus des ménages en Afrique augmentent rapidement, ce qui accroît leur capacité à acheter des voitures neuves.

À en croire un rapport de la Banque africaine de développement et de l’Organisation de coopération et de développement économiques, l'Afrique compterait désormais trois cent cinquante millions de personnes appartenant à la classe moyenne. Mais cette donnée est contestée par certains chercheurs. Le Kenya, le Nigeria et le Ghana sont considérés comme des pôles potentiels de production.

Les deux derniers pays sont prêts à proposer aux constructeurs automobiles des exonérations fiscales sur dix ans et une absence de droits de douane sur les pièces et composants importés en échange d'un assemblage local des véhicules. Il faut reconnaître que les véhicules d'occasion importés sont une source importante de pollution. Faible pouvoir d’achat et construction automobile inexistante, l’Afrique s’est fait une spécialité du véhicule de seconde main importé d’Europe. C’est, de fait, un frein pour lutter contre la pollution atmosphérique qui étouffe les capitales africaines.

La circulation automobile contribue largement à rendre l’atmosphère irrespirable, le cas à Nairobi, au Kenya, où plus de trois cent mille voitures circulent chaque jour. C’est une des pires flottes automobiles pour ce qui est des rejets dans l’atmosphère. Conséquence: la pollution est dix fois supérieure à la norme autorisée par l’Organisation mondiale de la santé. Le flux d’importation des véhicules de seconde main devrait donc être régulé. Mais chaque pays a sa règle, ce qui ne facilite pas le contrôle. Une harmonisation des politiques est nécessaire. Certains pays n’ayant aucune réglementation sur l’âge des véhicules importés, ce commerce a encore de beaux jours devant lui.

Noël Ndong
Notification: 
Non