Sahel : nouvelle tournée d’Angela Merkel dans la région

Mercredi, Mai 1, 2019 - 13:15

La chancelière allemande effectue, du 1er au 3 mai, une visite au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Au menu de ce voyage, la lutte contre la migration clandestine, le développement et surtout les questions sécuritaires alors que la sous-région fait de nouveau face à une amplification des attaques terroristes.

Dans la capitale burkinabè, première étape de sa tournée, Angela Merkel a assisté à un sommet extraordinaire des chefs d’Etat du G5 Sahel (Tchad, Burkina Faso, Niger, Mali et Mauritanie). Elle a eu des entretiens avec le chef de l’Etat burkinabé, Rock Marc Christian Kaboré, président en exercice de la force régionale.

La réunion du G5 Sahel s’est penchée sur la question de la lutte contre le terrorisme et l’opérationnalisation de la force conjointe. Selon le chef de l’Etat burkinabé, les échanges ont porté également sur « la problématique du développement dans les pays du G5, qui affichent l’ambition de faire du Sahel un espace intégré de développement et de sécurité ».

Pour Christoph Kannengieber, directeur du Afrika-Verein, une plate-forme regroupant des entrepreneurs africains et allemands, «le voyage de la chancelière est un signal fort du soutien aux pays du G5 Sahel ». « Et c’est quelque chose que les chefs d’Etat apprécieront beaucoup. L’Allemagne s’engage depuis des années avec des moyens financiers et matériels dans la région. Mais je suis convaincu que les engagements à court terme ne suffisent pas mais plutôt des actions dans la durée », a-t-il ajouté.

Le nouveau sommet de la force conjointe vient à point nommé puisque la situation sécuritaire reste toujours préoccupante dans la bande sahélienne. La menace terroriste qui y prévaut a engendré des conflits intercommunautaires, notamment au Burkina Faso et au Mali, alors qu’elle est en train de s’étendre aux autres pays voisins de l’Afrique de l’ouest.

Il sied de rappeler que par manque de moyens financiers, la force du G5 Sahel n’est toujours pas opérationnelle malgré les promesses faites par les pays européens et d’autres partenaires comme les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Turquie ainsi que les pays du golfe.

Le programme de la chancelière allemande prévoit qu’elle aura, ce 2 mai, des échanges sur le thème de la migration avec les étudiants de l’Université Joseph-Ki-Zerbo de Ouagadougou. Une rencontre qui devra lui permettre de décliner « sa vision sur l’avenir du continent africain ». Le même jour, Angela Merkel se rendra au Mali où elle sera reçue par le président Ibrahim Boubacar Keita. Elle visitera les soldats allemands en poste dans le pays dans le cadre de la Mission de maintien de la paix des Nations unies. Il est prévu aussi une rencontre avec les membres de la société civile et des discussions avec des étudiantes à Bamako.

Le 3 mai, la chancelière allemande qui s’était déjà rendue à Bamako et à Niamey en 2016, bouclera sa visite au Niger qui abrite une base militaire allemande. Avant de s’envoler pour Berlin, elle aura un entretien avec le président Mahamadou Issoufou et visitera le chantier de construction d’un refuge pour femmes financé par son pays.

Notons que depuis 2017, l’Allemagne a fait de l’Afrique une de ses priorités avec un rehaussement de son aide bilatérale à travers son « Plan Merkel » et « Compact with Africa », une initiative portée par la chancelière allemande au niveau du G20.

 

 

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula
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