Les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite sont inquiets de la poursuite des manifestations dans le pays, secoué depuis décembre par un mouvement de contestation populaire et de ses conséquences sur leurs intérêts, a-t-on appris.
À l’instar de certains Etats de la région, Abu Dhabi a estimé, le 1er mai,« totalement légitime » pour les pays arabes de soutenir « une transition ordonnée et stable » au Soudan pour éviter un « chaos total » dans la région.
« Il est totalement légitime pour des pays arabes de soutenir une transition ordonnée et stable au Soudan », a déclaré sur Twitter Anwar Gargash, ministre d’Etat émirati aux Affaires étrangères. Il a parlé de la nécessité d’une transition qui devra combiner « les aspirations populaires avec la stabilité institutionnelle », avant d’ajouter : « Nous avons fait l’expérience d’un chaos total dans la région et, raisonnablement, nous n’avons plus besoin de cela ».
Anwar Gargash a insisté que son pays est « allergique aux bouleversements incontrôlés » comme ceux qui ont plongé, en 2011, la Libye dans le chaos ou abouti à la montée des Frères musulmans, leur « bête noire », en Egypte.
Dans le cadre d’un soutien au Soudan, les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite, deux pays du golfe, avaient promis, le 21 avril, un montant de trois milliards de dollars à Khartoum, dont cinq cents millions sous la forme de dépôts à la Banque centrale de ce pays.
Rappelons que les manifestations au Soudan avaient été déclenchées le 19 décembre dernier par le triplement du prix du pain, annoncé par le gouvernement dans un pays à l’économie exsangue. Elles s’étaient ensuite muées en contestation contre le président Omar el-Béchir, qui a finalement été destitué par l’armée, le 11 avril, après trente ans de règne sans partage. Malgré le fait qu’un accord de partage de pouvoir a été récemment conclu, les meneurs de la contestation n’entendent pas lever leur sit-in puisque les militaires au pouvoir ont annoncé que leur chef dirigerait le futur Conseil conjoint avec les civils.